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  • LES SOCIETES COOPERATIVES PARTICIPATIVES (SCOP) : EQUITE SOCIALE ET BENEFICES

    POURQUOI SE DEVELOPPER EN SCOP ?
    (Société COopérative et Participative)

    En replaçant l’Homme au centre de l’entreprise sans renoncer aux impératifs de rentabilité, les sociétés coopératives et participatives font chaque jour la démonstration d’un modèle économique durable dans tous les sens du terme.


     

    « Par ses statuts, la Scop remet l’homme et le travail au centre des valeurs et empêche toute spéculation sur le capital ».

    On compte aujourd'hui en France quelque 2000 entreprises Scop, employant 40.000 personnes, dans des secteurs d'activités très différents. Développé au XIXe siècle dans l'industrie, l'imprimerie et le bâtiment (qui représente encore 20% des Scop), le statut de Scop s'est fait une nouvelle jeunesse ces quinze dernières années avec les services à la personne (nettoyage, jardinage...) ou des projets originaux, parfois à dimension sociale.

    Le modèle des Scop repose sur trois principes démocratiques : une partie des salariés possèdent au moins 51% du capital. Sociétaires de leur boîte, ils élisent le patron en assemblée générale, où se votent aussi les comptes et se discutent les orientations stratégiques. Quelle que soit la somme investie dans le capital, ils possèdent une voix. Quant à la répartition des bénéfices, au moins un quart des bénéfices annuels est reversé aux salariés, qu'ils soient sociétaires ou non.

     
    C’est sous la forme d’une coopérative que s’est créée en 2003 à Fleurance, Ethiquable. Présente dans 4.000 grandes surfaces et magasins spécialisés, la marque de produits issus du commerce équitable développe quelque 120 produits avec 48 partenaires de 26 pays du Sud. Pour Rémi Roux, l’un de ses trois fondateurs, la Scop et le commerce équitable relèvent de la même logique. « Par ses statuts, la Scop remet l’homme et le travail au centre des valeurs et empêche toute spéculation sur le capital ». Au sein de l’entreprise qui réalise 14 millions de chiffre d’affaires et compte 65 salariés dont 55% détiennent 75% du capital, plus de 50% des bénéfices sont mis en réserve. De quoi « tenir le coup » face à la crise. Agréée entreprise solidaire, Ethiquable a également fait le choix d’encadrer la rémunération de ses salariés selon un coefficient multiplicateur de 3,2% entre le salaire le plus bas (1.450 euros) et le plus élevé (4.600 euros).
     
  • FRANSCISCO VAN DER HOFF - CO-FONDATEUR DE MAX HAVELAAR, LE PREMIER LABEL DE COMMERCE EQUITABLE

     

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    Prêtre-ouvrier, Francisco Van Der Hoff est l'inventeur du commerce équitable

    "Lorsque nous avons créé le label Max Havelaar en 1988, avec mon ami Nico Roozen, nous n’avions pas une idée extrêmement précise de ce que pouvait être le «commerce équitable». Nous voulions un commerce alternatif, où les producteurs eux-mêmes auraient accès au marché directement, et de manière équitable, ce qui n’était pas le cas à notre arrivée.

    A l’époque, nous voulions réformer le marché, mais nous avons vite compris que notre petite taille ne nous le permettrait pas. Le problème, c’est que nous voulions un marché démocratique, mais les entreprises du nord ne sont pas favorables au fait que les petits paysans aient leur mot à dire dans les décisions commerciales."

    C’est une grosse erreur de penser que les multinationales peuvent être sociales, car par définition elles ne le sont pas. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a que des «méchants» dans les grosses entreprises mais les actionnaires demandent une productivité et une rentabilité de plus en plus importante, ce qui les oblige à réduire au maximum leurs coûts de production...

    Leur mission est différente de la nôtre. Ils sèment déjà le désordre et la confusion sur le marché international, nous devons les empêcher de venir sur le marché du commerce équitable car ça leur permet d’être encore plus néfastes ! Je parle bien sûr au niveau de la production, en revanche, au niveau de la distribution, ils peuvent intervenir mais avec des règles bien définies. La part de commerce équitable dans leur chiffre d’affaire ne doit pas représenter qu’une minuscule part uniquement destinée à blanchir leur image vis-à-vis des consommateurs !

     "Parler avec le patron de Carrefour, ce serait perdre mon temps. Seuls les consommateurs peuvent faire changer les choses."

    Francisco Van der Hoff est né Frans, dans une famille de paysans pauvres du Brabant, aux Pays-Bas, au milieu de seize frères et soeurs. Une origine qui explique le «caractère dur, tenace, têtu», décrit par son ami Jean-Pierre Blanc, directeur des cafés Malongo. Bon élève, il intègre un internat à l'adolescence, puis entre en religion, dans un monastère tourné vers l'aide aux démunis. Il part ensuite étudier la philosophie et la théologie à l'Université de Nimègue, où il découvre la contestation en cette fin des années 60. Il prend la tête de l'Union étudiante, participe à l'euphorie du mouvement et découvre la désillusion des lendemains qui déchantent.

    Ordonné prêtre, mais sans un sou et devenu persona non grata dans son pays, il s'exile à Ottawa pour enseigner. C'est là qu'il commence à s'intéresser au Chili. Il s'y rend plusieurs fois, s'installe comme prêtre-ouvrier dans une mine du Nord. Mais le coup d'État qui renverse le président Allende le contraint à fuir et il se réfugie au Mexique. «Ma vie, c'est une suite d'accidents», résume-t-il de sa voix grave de fumeur. Mais il ne se range pas davantage à Mexico. Il est renvoyé d'une usine de voitures pour activisme syndical. Pour l'éloigner autant que pour préserver sa sécurité, on l'envoie dans le diocèse d'Oaxaca. Et là, dans les montagnes de l'isthme de Tehuantepec, il comprend que sa carrière de prêtre voyageur s'arrête. On est en 1980. «Soudain, je me suis senti chez moi. Moi qui suis né "sous les vaches", c'était mon milieu naturel.» Au point de ne plus se sentir européen.

    «J'ai découvert que l'Occident ne savait pas grand-chose. J'ai absorbé beaucoup de la sagesse des indiens, une autre perception de l'homme, l'art de la survie.» Il partage la misère des Indiens zapotèques, «sa deuxième famille», dit Blanc. Avec eux, il devient caféiculteur. Il est de la réunion fondatrice de 1981 où une centaine de paysans se livre à une «analyse de la réalité» et jette les bases d'un commerce équitable, en marge du marché international, avec le minimum d'intermédiaires. C'est l'acte fondateur d'Uciri (Unión de Comunidades Indígenas de la Región del Istmo).

    La coopérative, au fonctionnement démocratique et participatif, centralise le café, organise la vente directe, utilise une partie des bénéfices pour des programmes sociaux ou éducatifs. Le padre, diplômé en économie, apporte sa connaissance des marchés internationaux.

    À la fin des années 80, quand il faut trouver des débouchés pour ce café dans les pays occidentaux, Francisco Van der Hoff s'associe à une ONG néerlandaise pour fonder Max Havelaar, du nom d'un héros de roman hollandais du XIXe siècle qui dénonçait l'exploitation coloniale dans les Indes néerlandaises. Il amorce la diffusion du café de la coopérative, sur un modèle qui essaimera dans d'autres pays.

    Aujourd'hui, il n'a plus de rôle actif au sein d'Uciri, mais vit toujours dans sa petite maison à Buenavista. Il continue de donner des conseils, sur l'organisation comme sur le business. «Il a toujours été là pour nous aider», note Celso Eleuterio Cabadilla, responsable des exportations de la coopérative.

    http://www.neo-planete.com/2010/10/28/frans-van-der-hoff-le-padre-revolte-3/

    http://www.planete-responsable.com/node/813

    http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/310961/francisco-van-der-hoff-prendre-le-parti-des-pauvres