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conflits - Page 45

  • QUI GOUVERNE VRAIMENT ?

    Nous ne sommes pas complices d'un système, mais mis en état de servitude par un système financier contrôlé par une très petite oligarchie internationale, principaux actionnaires des grandes banques dont également et principalement la FED (banque centrale américaine), ainsi que la BCE (banque centrale européenne), l'une et l'autre étant des Grandes Banques privées, totalement indépendantes des Gouvernements et des Institutions politiques.
    Un petit monde qui peut faire la pluie et le beau temps, construire très facilement une ville dans un désert, comme assoiffer une nation.

     



    Vous croyiez que la Banque de France est une institution "publique" ? comme son nom "semble" l'indiquer ! et que s'y logeait le Trésor Public, le bas-de-laine de l'État quand il n'est pas en période de vaches maigres ? ...
    Croyances populaires que tout ça !!!!!!!!! Banque de France ne veut pas dire Banque de "la" France.
    Que nenni !


    Annie Lacroix-Riz, historienne
    Extraits de sa conférence (voir la vidéo ci-haut)

    "Pour la quasi-totalité de la population, et je dois dire l’historien inclus évidemment avant qu’il ne découvre les dossiers, un gouvernement … ça se prépare dans des conditions diverses, mais enfin un gouvernement ça n’existe que en régime parlementaire, parce qu’un parlement lui donne son acceptation, l’agrée, procède à son installation.

    Eh bien ça ne se passe pas du tout comme ça !

    Depuis Bonaparte, qui a fait à la France des institutions qui consacraient bien la victoire de la bourgeoisie, depuis Bonaparte et la création de la Banque de France, c’est donc une assez vieille affaire, euh, la Banque de France a reçu le moyen de gouverner les gouvernements de façon très simple. Chaque gouvernement dépend des avances de la Banque de France qui est un club de banques privées ... de la Grande Banque, de ce que l’on appelle la Grande Banque, et donc, lorsqu'un gouvernement est pressenti, dans des conditions qu’éclairent aussi les archives, eh bien avant de se présenter devant le Parlement, il se présente devant ce que l’on appelle le gouvernement de la Banque de France, c'est-à-dire le petit noyau des plus grands banquiers qui régentent la banque de France parmi lesquels on comptait dans la période qui nous occupe, xxxx qui était un des maîtres des industries sidérurgiques de la France, […]

    Et donc, tout premier ministre pressenti, accompagné de son ministre des finances, … et donc le gouvernement qui dépendait des bontés de la Banque de France qui lui accordait ou ne lui n’accordait pas ses avances, le gouvernement venait promettre au gouvernement de la Banque de France, au futur gouvernement, de faire un bon usage bien économe des deniers, puisqu’un État c’est bien connu, c’est toujours impécunieux, et que cela a toujours tendance à laisser filer les salaires et autres , et il promettait donc d’appliquer l’assainissement financier qui était la clef de l’octroi des dites avances. J’insiste sur le fait qu’ils promettaient, et que, Herriot en 1924 et Léon Blum en 1936 ont promis …
    […]
    J’insiste beaucoup sur le fait que, … je sais bien que cela choquera beaucoup, mais au vu des archives que je produis ce sera difficile de contester, j’insiste beaucoup sur le fait que le gouvernement de la France ne gouvernait rien, mais que la Banque de France gouvernait le gouvernement, et que, en France, il ne date nullement d’aujourd’hui que les banquiers et les industriels gouvernent le gouvernement. C'est-à-dire que le terme fort à la mode depuis un certain nombre d’années, selon lequel parce qu’autrefois les gouvernants gouvernaient, alors qu’aujourd’hui ce sont les banquiers internationaux qui gouvernent est un thème qui correspond à une réalité complètement pas neuve."

  • ETRE FEMINISTE EN IRAN

    VIDEO DE L'INTERVIEW DE SHAHLA SHERKAT PAR DALILA KERCHOUCHE

    Source FigaroMadame.fr

    IRAN.jpgFondatrice du magazine Zanân, aujourd’hui interdit de publication, Shahla Sherkat a éveillé la conscience de milliers d’Iraniennes qui vivent sous le joug des mollahs. Elle retrace son combat dans un livre bouleversant. L’occasion de la suivre à Téhéran. Reportage.

    par Dalila Kerchouche

    «Dépêchez-vous ! » Tandis que ses talons aiguilles vrillent les plaques de verglas, Shahla Sherkat court dans les rues de Téhéran sans vaciller. Indifférentes aux portraits géants de l’ayatollah Khomeyni qui ornent les rues, à l’heure où l’Iran fête le trentième anniversaire de la révolution islamique, cette femme pressée a toujours un temps d’avance. Elle a fondé (en 1992) et dirigé Zanân – «Femmes» en persan –, un magazine féminin d’avant-garde, audacieux et libre, fermé en 2008 par les autorités. Mais Shahla ne renonce pas. Elle publie en France un livre bouleversant et magnifiquement illustré, Zanân, le journal de l’autre Iran, qui retrace, avec des extraits des meilleurs articles, la genèse du féminisme iranien, dont Shahla fut l’une des pionnières.

    “NOUS LUTTONS CONTRE DES TRADITIONS ARCHAÏQUES.”
    Chez les kiosquiers de Téhéran, l’austère presse officielle flirte avec des tabloïds kitsch aux couleurs criardes. À la une du magazine Zan er Ruz («La Femme d’aujourd’hui»), le visage d’une mère en tchador entourée de ses deux enfants. «C’est le premier journal pour lequel j’ai travaillé, raconte Shahla. Il est à l’image du pouvoir, qui ne voit dans les Iraniennes que des mères de famille et des épouses.» Licenciée parce que trop réformiste, Shahla lance son propre magazine au début des années 90, que deux cent mille Iraniennes dévoraient chaque mois.

    Chaque semaine, Shahla retrouve son ancienne équipe, une vingtaine de personnes. Nasreen, 30 ans, ancienne journaliste, réprime difficilement ses larmes après ses vingt-quatre heures passées à la prison d’Evin. Elle en a publié le récit dans Zanân. «J’ai été arrêtée après une manifestation pacifique, raconte-t-elle. J’ai vu des adolescentes qui croupissent des mois en cellule d’isolation parce qu’elles ont eu des relations sexuelles avec leur petit ami.» Shahla offrait aussi dans son journal une tribune aux figures féminines phares, comme Chirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003. Zanân a jeté les fondements d’un féminisme iranien, non calqué sur l’Occident : «Nous avons interviewé des ayatollahs progressistes, qui prônent une relecture moderne de l’islam et l’égalité entre les hommes et les femmes.»

    “JE NE VEUX PAS METTRE MON PETIT AMI EN DANGER.”
    Au fil de ses 153 numéros, Zanân a provoqué l’essor d’une nouvelle génération de féministes nées après la révolution islamique, aujourd’hui fer de lance du combat pour les droits des femmes dans le monde musulman. Shiva, 28 ans, a lu Zanân jusqu’au dernier numéro. Dans son appartement, cette jeune femme a enlevé toutes les photos de son petit ami. « Je ne veux pas le mettre en danger », explique-t-elle pudiquement. Même si elle n’en laisse rien paraître, elle vit dans la peur. Elle joint ses amis par e-mail plutôt qu’avec son portable, mis sur écoute, et efface chaque soir tous les fichiers de son ordinateur, parce que la police secrète a fouillé plusieurs fois son appartement.
    Il y a quelques mois, lors d’une manifestation pacifiste, Shiva a été matraquée par des policières en tchador et condamnée à deux ans de prison avec sursis. Sa hiérarchie menace aujourd’hui de la licencier. Songe-telle à renoncer ? Pour toute réponse, elle agrippe d’un geste rageur le foulard qui lui couvre les cheveux : «Je ne supporte plus de porter le voile. Ni d’être considérée, dans mon pays, comme la moitié d’un homme.»

    Pour la deuxième fois cet hiver, il neige sur Téhéran. En ce mois de février glacial, un climat de terreur s’abat sur les féministes iraniennes. Fin décembre, les bureaux de Chirin Ebadi ont été fermés. Et depuis deux ans, plus de cinquante militantes ont été intimidées arrêtées, fouettées ou interdites de sortie du territoire. Mais rien n’y fait. Comme Shiva, des centaines d’Iraniennes militent pour la campagne « Un million de signatures pour la parité entre hommes et femmes », qui vient de recevoir, en France, le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes. Malgré le froid et la répression impitoyable, elles sillonnent chaque jour les rues de Téhéran pour faire signer la pétition…

    Soutenues par l’opinion internationale, les féministes viennent d’arracher des victoires importantes. Comme le recul des députés conservateurs qui souhaitaient rétablir la polygamie. Et une réforme de la loi sur l’héritage, qui permet désormais aux veuves d’hériter des terres de leur mari. Au volant de sa Peugeot grise, Shahla ralentit rue Ziba. Elle roule en seconde devant ses anciens bureaux vides où elle n’a plus le droit d’entrer. Un instant de tristesse imperceptible, qu’elle chasse aussitôt : «Quand le magazine a fermé, toute mon équipe pleurait. Pas moi. Je les consolais. Je suis une optimiste farouche.» Shahla espère relancer un nouveau magazine et porter encore et toujours la voix des femmes. Son sésame ? Le possible retour au pouvoir du candidat réformiste Mohammad Khatami, lors de la présidentielle du 12 juin. Avec le courage qui l’anime, cette Iranienne peut abattre des montagnes.

    «Zanân, le journal de l’autre Iran», CNRS Éditions

  • DISCOURS DE SILO AU SOMMET DES PRIX NOBEL DE LA PAIX, BERLIN - MOUVEMENT HUMANISTE

    LE SENS DE LA PAIX
    ET DE LA NON-VIOLENCE
    DANS LE MOMENT ACTUEL

    LA MARCHE MONDIALE


    BERLIN 11/11/09


    Discours Silo au 10ème sommet des Prix Nobel de la paix


    Discours complet, prononcé par Silo le 11 novembre 2009 à Berlin au 10ème Sommet des Prix Nobel de la paix. Suite au message de bienvenue de Mairead Corrigan Maguire, pacifiste irlandaise et Prix Nobel de la paix, Silo s’est exprimé en sa qualité de fondateur de l’Humanisme Universaliste et inspirateur de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence.

    Une marche parcourt le monde.
    C'est La Marche pour la Paix et la Non-Violence.


    * Je voudrais en parler brièvement devant ce forum en ma qualité de fondateur de l'Humanisme Universaliste et d'inspirateur de cette Marche. Celle-ci, à son tour, inspire et entraîne des initiatives variées et diverses activités, comme le parcours symbolique d'une équipe de quelques enthousiastes qui se déplaceront durant trois mois et traverseront de nombreux pays. Ils sont partis le 2 octobre à Wellington, en Nouvelle-Zélande et arriveront le 2 Janvier 2010 au pied du Mont Aconcagua à Punta de Vacas, entre l'Argentine et le Chili.

    * La Marche a été lancée lors du Symposium organisé par le Centre Mondial d'Études Humanistes, au Parc d'Étude et de Réflexion de Punta de Vacas le 15 novembre 2008, c'est-à-dire il y a un an, dans l'intention claire de faire prendre conscience de la dangereuse situation mondiale que nous traversons, situation marquée par la probabilité élevée de conflit nucléaire, par l'armement et par la violente occupation militaire de territoires.

    *Cette proposition de mobilisation sociale a été impulsée par le Mouvement Humaniste et ses organismes. En quelques mois, la Marche Mondiale a suscité l'adhésion de milliers de personnes, de groupes pacifistes et non-violents, de diverses institutions qui travaillent en faveur des Droits de l'Homme, de personnalités du monde de la science, de la culture et de la politique, tous et toutes sensibles à l'urgence du moment. Elle a également provoqué une énorme quantité d'initiatives dans plus de 100 pays, générant un phénomène de diversité culturelle en rapide croissance. Dans cet ordre d'idée, je dois vous communiquer qu'à l'équipe de base initiale, se sont ajoutés plusieurs tronçons ; l’un traverses plusieurs pays du Moyen-Orient ; l’autre se déplace en Amérique Centrale.

    *Nous savons bien que la situation actuelle est critique sous toutes les latitudes et qu'elle se caractérise par la pauvreté de vastes régions, par la confrontation entre les cultures, et par la violence et la discrimination qui contaminent la vie quotidienne de grands secteurs de la population. Aujourd'hui, il existe des conflits armés dans de nombreux endroits et simultanément une profonde crise du système financier international. À tout cela s'ajoute la menace nucléaire grandissante qui est, en définitive, la plus grande urgence du moment actuel. Elle représente une situation extrêmement complexe. Aux intérêts irresponsables des puissances nucléaires et à la folie des groupes violents qui peuvent avoir accès à du matériel nucléaire de dimensions réduites, nous devons ajouter le risque d'accidents qui pourraient faire éclater un conflit dévastateur.

    * Tout ce qui précède n'est pas une somme de crises particulières mais le cadre qui met en évidence l'échec global d'un système dont la méthodologie d'action est la violence et dont la valeur centrale est l'argent.

    *Pour éviter la catastrophe atomique qui semble menacer le monde dans un futur plus ou moins immédiat, nous devons travailler aujourd'hui même pour dépasser la violence sociale et personnelle, en même temps que nous exigeons :

    1. Le désarmement nucléaire mondial
    2. Le retrait immédiat des troupes qui envahissent les territoires occupés
    3. La réduction progressive et proportionnelle des armements de destruction massive
    4. La signature de traités de non agression entre pays
    5. Le renoncement des gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.


    * Le plus urgent est de générer une conscience pour la paix et le désarmement. Mais il est également nécessaire de réveiller la conscience de la Non-violence active qui nous permette de rejeter non seulement la violence physique mais aussi toute forme de violence économique, raciale, psychologique, religieuse et sexuelle. Nous aspirons bien sûr à ce que cette nouvelle sensibilité puisse s'installer et ébranler les structures sociales, ouvrant le chemin à la future Nation Humaine Universelle.

    *La Marche Mondiale appelle toutes les personnes à joindre leurs efforts et à prendre en mains la responsabilité de changer notre monde, à dépasser la violence personnelle et, partant de son entourage le plus proche, à faire croître cette influence positive.

    *Durant ces trois mois, dans de nombreuses villes et villages, des marches, des festivals, des forums, des conférences et bien d'autres événements sont organisés pour créer cette conscience de la Paix et de la Non-violence. Et dans le monde entier, les campagnes d'adhésion à la Marche multiplient ce signal au-delà de ce que nous avions imaginé jusqu'alors.

    *Pour la première fois dans l'histoire, un événement de cette ampleur se met en marche à l'initiative des participants eux-mêmes. La véritable force de cette impulsion naît de l'acte simple de celui qui adhère en conscience à une cause digne et la partage avec d'autres.

    *Rafael de la Rubia a été désigné comme représentant de l'organisme humaniste "Monde sans Guerres" pour toute cette période de la Marche et jusqu'en janvier 2010 - date à laquelle se produira la restructuration du Mouvement Humaniste - ; il y a, de même, un porte-parole par continent : Michel Ussene, pour l'Afrique, Sudhir Gandotra pour l'Asie, Giorgio Schultze pour l'Europe, Tomás Hirsch pour l'Amérique latine et Chris Wells pour l'Amérique du Nord. Tous ont accepté la mission de recevoir des mains des prix Nobel de la Paix, lors de ce Sommet à Berlin, la "Charte pour un monde sans violence", s'engageant à la diffuser dans les pays par où la Marche Mondiale passe.

    *C'est précisément dans cette "Charte" que sont formulés les Principes auxquels peuvent souscrire les personnes de bonne volonté sous toutes les latitudes.

    *Sans m'étendre de manière exhaustive, je voudrais souligner le neuvième principe de la Charte qui dit : «Nous appelons les Nations Unies et leurs États membres à promouvoir la reconnaissance des diversités ethniques, culturelles et religieuses. La Règle d'Or d'un monde non-violent est : Traites les autres comme tu voudrais que les autres te traitent».

    *Ce principe moral va au-delà de toute norme et de toute juridiction pour asseoir son domaine sur le terrain humain par le registre de reconnaissance commune qui dépasse tout calcul et toute spéculation.

    *Ce principe, connu depuis bien longtemps comme la "Règle d'Or" de la vie en commun, est un des treize principes qui sont considérés dans ce magnifique document qu'il est nécessaire de diffuser amplement.

    *Par ailleurs, nous ne pouvons laisser de côté certains thèmes qui permettent la compréhension de nos activités dans le domaine de la non-violence, car il est évident que la prévention négative envers nous est née et s'est développée en Amérique du Sud durant les luttes non-violentes soutenues contre les dictatures militaires. Il est très clair que la discrimination dont nous avons souffert dans les différents domaines est partie de la désinformation et de la diffamation systématique subies durant des décennies dans nos pays d'origine, comme l'Argentine et le Chili. Les dictatures et leurs organes de "désinformation" ont tissé leur réseau à l'époque où l'on interdisait, emprisonnait, déportait et assassinait nos militants. Encore aujourd'hui et sous différentes latitudes, on pourra retrouver la persécution que nous avons subie non seulement de la part des fascistes mais aussi de la part de secteurs "bien-pensants". Il faut observer qu'à mesure que nos activités progressent, de nombreuses personnes qui déclament la Paix, exigent notre silence en criant au scandale ou apostrophent tout groupe ou individu qui nous mentionne publiquement.

    *Si ces insultes appartiennent au passé, aujourd'hui on continue de dénigrer l'action non-violente en argumentant que rien ne pourra se faire au-delà des déclamations face aux "réels" puissants qui décident des situations du monde. Et pour donner quelques exemples, voyons quelques cas :

    Le premier se réfère aux campagnes contre le Service Militaire effectuées par les Humanistes en Argentine il y a quelques années à peine.

    *À cette époque, on rétorquait qu'il était impossible de modifier cette loi à caractère obligatoire. Notons qu'après un an d'activités, un million et demie de signatures pour son abolition a été rassemblé pour son abolition ; ces signatures ont été rejetées sans justification. Alors, le Pouvoir Exécutif a fait de la publicité sur l'inconvenance de cette tentative qui "laisserait sans défense la Nation face aux possibles agressions des pays limitrophes". Cependant, l'opinion publique avait été sensibilisée si bien que, les médias s'en faisant l'écho, le débat (sans mentionner les auteurs du projet) est sorti au grand jour. La Présidence de la République a fini par signer le "décret d'annulation du service militaire obligatoire", pour le remplacer par le service militaire optionnel. Mais on argumenta, à cette occasion, que si une telle mesure était prise, c'est parce qu'un soldat était mort dans une caserne à cause des mauvais traitements reçus. Ainsi sont les choses mais il va de soi que la longue campagne et la mobilisation des humanistes pour que cette loi arbitraire soit enterrée n’a pas été inutile.

    L'autre cas, plus récent, s'est produit en République Tchèque.

    *Le dénommé "bouclier spatial" était projeté depuis 2002 sans que la population en Tchéquie ni l'Union Européenne n’en aient été informées. En juin 2006, le Mouvement Humaniste s’est fait le promoteur d'une alliance entre organisations de la base sociale et celles de la base politique, en faisant savoir que 70 % de la population était contre. On demandait que ce projet ne soit pas réalisé étant donnée sa dangerosité, en même temps qu'on exigeait un référendum. Deux humanistes entamèrent une grève de la faim et la protestation a commencé à recevoir le soutien d'organisations pacifistes et non-violentes. Cette forme de protestation a duré un an, impliquant des artistes, des scientifiques et des maires. Finalement, la désapprobation s’est développée également au Parlement Européen. En mars 2009, le gouvernement s'est effondré par concours de divers facteurs mais la protestation populaire et l'opposition parlementaire avaient permis de différer la ratification du traité entre la République tchèque et les USA. En septembre 2009, Obama a renoncé au projet de bouclier spatial en Tchéquie et en Pologne.

    *Nous devons maintenant considérer deux thèmes encore non compris dans leur portée sociale.

    *Comme nous l'avons tous compris, les thèmes de l'écologie et la défense de l'environnement se sont installés dans nos sociétés. Bien que certains gouvernements et certains secteurs intéressés nient le danger qu'entraîne l'inattention à l'écosystème, tous se voient obligés à prendre des mesures progressives sous la pression des populations chaque jour plus soucieuses de la détérioration de notre maison commune. Même nos enfants sont chaque jour plus sensibles à ces dangers. Dans les centres d'éducation les plus élémentaires et dans les médias, on attire l’attention sur le sujet de la prévention de la détérioration et personne ne peut échapper à ces préoccupations.

    * Mais quant à la préoccupation par rapport à la violence, nous prenons un retard significatif. Je veux dire que la défense de la vie humaine et des droits de l'homme les plus élémentaires n'est pas encore installée au niveau général et global. On fait même l'apologie de la violence lorsqu'il s'agit d'argumenter sur la défense et plus encore sur "la défense préventive" contre de possibles agressions. Et l'on ne semble pas expérimenter l'horreur de la destruction massive de populations sans défense. C'est seulement lorsque la violence nous touche dans notre vie civile à travers des faits divers sanglants que nous nous alarmons, mais nous ne cessons de glorifier les mauvais exemples qui enveniment nos sociétés et nos enfants, et ce, depuis la plus tendre enfance.

    * Il est clair que ni l'idée ni la sensibilité capables de provoquer un rejet profond et un dégoût moral qui nous éloigneraient des monstruosités de la violence dans ses différents degrés ne sont pas installées.

    *Pour notre part, nous ferons tous les efforts nécessaires pour que dans le milieu social les thèmes de la Paix et de la Non-violence entrent en vigueur et viendra le temps où ils susciteront des réactions individuelles et également massives. Ceci sera le moment d'un changement radical dans notre monde.

    *Pour finir cette brève intervention, j'aimerais revenir sur la Charte pour un monde sans violence, proposée par les Prix Nobel de la Paix et Organisations Nobel de la Paix, dans l'objectif d'impulser ses propositions au cours de la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence. Nous serons très honorés de partager ses principes dans les actions concrètes de l'activité sociale qui, c'est certain, nous mettront en chemin vers ce nouveau monde que nous venons d’évoquer.

    C'est tout, merci beaucoup.

    Silo
    Berlin, le 11 novembre 2009