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World Peace - Page 21

  • JAPON : QUAND LA JEUNESSE DIT "NON"

    Au Japon, certains refusent de devenir agent des télécoms, policier ou réalisateur, ils ont choisi de ne pas perdre leur vie à la gagner. Un véritable blasphème dans le deuxième pays le plus riche du monde où le travail est une religion.

  • PIERRE FOLDES, L'HOMME QUI A INVENTE LA CHIRURGIE REPARATRICE DU CLITORIS

    Conférence sur l'excision (extrait) - Témoignage de Pierre Foldès à Sciences Po Paris

    Interview de Pierre Foldès par Osez Le Féminisme (OLF)
    Source : http://www.osezleclito.fr/interview-de-pierre-foldes

    OLF : Qu’est-ce qui vous a conduit à élaborer des techniques de chirurgie réparatrice des organes génitaux mutilés ?

    Pierre Foldès : En tant que chirurgien humanitaire longtemps engagé sur des opérations difficiles, sur des conflits, j’ai été interpelé par des situations dramatiques d’urgences. Peu à peu, confronté à des problèmes de fistules vésico-vaginales et d’incontinences graves, j’ai découvert que des femmes étaient victimes des crimes les plus effroyables. J’ai constaté qu’elles souffraient terriblement des conséquences de ces mutilations génitales qui étaient jusque là comme ignorées.

    OLF : Quand on parle d’excision, on pense très vite à l’Afrique subsaharienne, or il y a d’autres régions ou les mutilations sexuelles sont infligées aux toutes petites filles et aux femmes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    P.F. : Je suis spécialiste de l’Asie. L'Afrique de l’ouest, l'Afrique de l’est et la Corne de l’Afrique présentent en effet une prévalence importante de mutilations génitales féminines. Cependant, on trouve aussi des mutilations en Inde, en Papouasie, en Malaisie, en Amérique centrale et dans les pays d’Europe et d’Amérique du nord, du fait de la persistance de ces pratiques dans les pays d’origine et de transit des femmes migrantes qui passent par nos pays ou y trouvent durablement refuge.

    OLF : A quoi ressemble le clitoris ?

    P.F. : Pendant longtemps, on ne connaissait pas le clitoris alors qu’on savait détailler les moindres détails de l’anatomie humaine. Le clitoris mesure entre 11 et 15 cm environ, or il est en grande partie enfoui. Il est formé de plusieurs parties : la partie principale, les corps, ancrés sur l’os du bassin. Ces corps se rejoignent en haut pour former un virage qu’on appelle genou clitoridien. Le genou se prolonge vers une extrémité visible qui est le gland du clitoris. On a longtemps cru que le clitoris se réduisait à ce gland lui-même parfois à peine visible. Le clitoris est donc quelque chose de grand, de déployé dans le périnée féminin. A l’intérieur de cette première arche existe une seconde arche, les bulbes, en forme de fer à cheval, qui entourent l’entrée de la vulve. Le clitoris forme donc une double arche qui coiffe l’entrée du vagin et dont le centre de convergence se situe à l’endroit de la zone G que plein de femmes ont décrite mais à laquelle certain-e-s ne veulent pas croire. Le dilemme « clitoridienne ou vaginale ?» est complètement dépassé : la zone G perçue au niveau du vagin, c’est du clitoris ! Le clitoris est l’organe central des plaisirs des femmes pour lequel les hommes n’ont pas d’équivalent. Il n’est pas question de mettre en concurrence ni les plaisirs ni les organes, mais simplement de constater que seules les femmes ont un organe dédié au plaisir. C’est pour cela que depuis 27 siècles on a choisir de le mutiler et ou de l’ignorer.

    OLF : Il y a différents types de mutilations, dit-on. Cette classification peut donner à penser que les traumatismes seraient fonction du type d’atteinte physiologique : qu’en est-il ?

    P.F. : Les Mutilations Génitales Féminines sont des atteintes à l’intégrité du sexe féminin. Il s'agit souvent d'une tentative d’ablation du clitoris dont la puissance et l’autonomie ont toujours dérangé des hommes. La forme la plus connue est l’excision : une blessure plus ou moins profonde de la partie externe du clitoris, le gland. Il y a trois stades de MGF selon l’OMS mais pour ma part, je constate qu’il n’y a aucun parallélisme entre les types d’atteintes et les types de traumas. Il y a des formes très graves, complètes et profondes de mutilation en Afrique de l’est où l’on observe parfois paradoxalement une relative conservation de la sensibilité clitoridienne. Il y a en Afrique de l’ouest des formes d’excision avec de plus « petites » atteintes et où pourtant, les conditions atroces dans lesquelles on va blesser le sexe d'une ts petite fille ou de la femme vont déclencher un immense traumatisme physiologique et psychique. Malheureusement, dans 2 cas sur 3, il y a blessure plus ou moins directe des petites lèvres (lame qui dérape ou atteinte délibérée) : on arrache, on gratte, on coud les petites lèvres pour fermer le sexe, etc. Ces pratiques dites d’infibulation peuvent aller jusqu’à la fermeture complète de la vulve et cela aggrave l’excision et produit des conditions de vie sexuelle et obstétricale (grossesses invivables) dramatiques. En Somalie ou en Egypte, on creuse profond et on ferme complètement les grandes lèvres. Croissance, vie sexuelle et accouchements vont considérablement accroitre l’ampleur de toutes ces atteintes. Ainsi, ce n’est pas seulement une femme excisée qu’on rencontre, mais une femme brisée dans son sexe.

    OLF : Vous accompagnez des femmes qui ont subi des mutilations. En quoi consiste cet accompagnement ?

    P.F. : Je me suis certes fixé pour mission de réparer le clitoris, mais aussi d’essayer de restaurer le plus possible l’intégrité des corps de ces femmes et de l’idée qu’elles s’en font. Au-delà d’une opération de chirurgie, ce que veulent ces femmes, c’est une intégrité physique et un retour à une sexualité «normale», c'est-à-dire non traumatique.

    Cela nécessite un accompagnement triple : il y a l’accompagnement médical qui consiste à voir si la cicatrisation se fait bien, s’il n’y a pas de douleur résiduelle ou de complication, etc. Il y a un accompagnement sexologique pour pouvoir apprendre ce qui n’a pas pu être exploré. Et il y a un accompagnement psychologique pour toute la partie post-traumatique qui peut être extrêmement importante. J’exerce ces trois rôles, mais il est très important qu’on soit toute une équipe pluridisciplinaire à pouvoir répondre à tous ces enjeux.

    OLF : Comment fonctionne l’opération de chirurgie réparatrice du clitoris ?

    P.F. : Comme dans toute chirurgie réparatrice, il faut d’abord connaître la physiologie et l’anatomie de l’organe. On va retirer les parties lésées qui font que la cicatrice fait mal. Il faut ensuite retrouver ce qui reste de l’anatomie normale et, avec cela, reconstituer un organe fonctionnel et le plus proche possible de la normale. Les femmes demandent souvent si on va chercher autre chose, greffer des tissus : en réalité, il n’y a rien à ajouter. Il y a suffisamment de tissus pour reconstituer un clitoris normal. Il y a plus de 10 000 capteurs de plaisirs (corpuscules de Pacini et de Krause) répartis entre le gland et le genou du clitoris qui est bien enfoui et rarement touché par les exciseuses/exciseurs. Il y a également beaucoup de ces mêmes capteurs de plaisir dans le début des corps et dans tout l’organe. On peut donc dans la grande majorité des cas redonner sa puissance au clitoris.

    Une fois réparé, l’organe vit et évolue, ses interactions avec les différentes zones du cerveau aussi. Il n’y a donc aucun sens à faire comme si tout se passait dans la tête ou dans le sexe. Les deux sont indissociables : porter atteinte à la tête en désinformant ou en ignorant, ça peut faire beaucoup de mal à la capacité à sentir pleinement son clitoris, et la mutilation d’un sexe peut mutiler des pans d’une personne jusque dans son rapport au monde.

    Cette chirurgie dure à peu près ¾ d’heure et est intégralement remboursée par l’assurance maladie, dans le cadre de la Couverture Maladie Universelle et de l’AME. Je me suis battu pour que ces pathologies soient reconnues et que cette chirurgie soit remboursée, il y a sept ans.

    OLF : Vous employez souvent le terme d’"excision culturelle, intellectuelle et scientifique" pour désigner l’omerta qui pèse sur la libération des sexualités des femmes. Pourquoi insistez-vous pour employer cette expression ?

    P.F. : Quand on regarde la science médicale, le clitoris n’existe pas, il y a un organe dont on ne parle pas et c’est celui là ! Un jour, j’ai testé le moteur de recherche de l’OMS : il y avait je ne sais combien de milliers de pages sur le pénis et aucune sur le clitoris ! C’est typique ! J’espère que ça a changé !

    Le clitoris gène :il n’est pas directement utile pour la reproduction ni pour les plaisirs masculins, donc on n’en parle pas. Quand on examine les différentes motivations des excisions, on leur retrouve une base commune avec le mépris infligé par les sciences et les cultures, à savoir le contrôle des sexualités des femmes par les hommes. Voilà le fondement du crime ! Enfermer les femmes dans l'ignorance de leurs propres sexes et dans la croyance que seuls les hommes auraient un vrai sexe et de forts appétits sexuels est un dispositif efficace pour les dominer. Il y a dans les deux phénomènes une volonté plus ou moins consciente de la part de beaucoup d’hommes de contrôler et soumettre une sexualité qui leur fait peur et les dépasse. C’est le même crime, me semble-t-il, qui se décline différemment dans le rejet de la liberté sexuelle pour les femmes et dans l’excision.

    OLF : En Egypte où l’excision est très prégnante, les mutilations sexuelles infligées aux femmes sont médicalisées, faisant là aussi l’objet d’un commerce, mais cette fois non pas perpétré par des femmes pauvres, dominées et peu instruites, mais par des médecins !

    P.F. : En effet, c’est un vrai business ! Les mutilations perpétrées par ces médecins sont beaucoup plus graves. Une exciseuse traditionnelle, si elle coupe trop, met ses relations familiales en danger avec la survie de l’enfant et perd un marché. Le médecin dispose de toutes les conditions d’asepsie (instruments stériles, endroit propre) et d’anesthésie pour pouvoir mutiler en profondeur sans faire mourir la petite fille ou la femme. Ces médecins ferment les vulves et mettent à mal les missions de la médecine. La médecine n’est pas là pour aider des tortionnaires à faire tenir plus longtemps leurs victimes ni pour mutiler et tuer des gens dans leur sexe ! La médecine est là pour soigner, pas pour aider le crime.

    Pierre Foldès, en nous disant au revoir, a tenu à dire la chose suivante :
    «Il a fallu déjà toute une révolution copernicienne pour admettre que les femmes avaient un cerveau et que leur cerveau n’était pas de nature différente ni moindre que celui des hommes, alors vous et moi sommes là pour encourager les gens à admettre que les femmes ont un vrai sexe, et non pas un creux pour accueillir un pénis ou un enfant !».

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    LIENS DIVERS

    http://www.slateafrique.com/89083/pierre-foldes-chirurgie-vie-dediee-la-cause-des-femmes

    http://madame.lefigaro.fr/societe/cachez-clitoris-220211-135176

    http://www.afrik.com/article6941.html

    http://www.youtube.com/watch?v=kQS54yE1TwY

    http://www.dailymotion.com/video/xh2joi_odile-buisson_lifestyle

     

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    LIVRES

    ODILE BUISSON Auteur de Qui a peur du point G ? Le plaisir féminin, une hantise masculine, co-écrit avec Pierre Foldès (Paru le 17 février 2011. Editions J-C Gawsewitch)

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  • INDE : UN HOMME CREE DES SERVIETTES HYGIENIQUES POUR LES FEMMES

     

    Source : http://www.madmoizelle.com/serviettes-hygieniques-femmes-inde-112802

    Dans son pays, Arunachalam Muruganantham est surnommé «le Roi du tampon». Et pour cause : l’Indien a révolutionné la vie de centaine de milliers de femmes de son pays.

    S’il n’a rien d’exceptionnel dans nos pays occidentaux, l’usage de serviettes hygiéniques n’est pas une évidence ailleurs dans le monde. En Inde, par exemple, le produit était considéré il y a encore un peu comme «un luxe». Arunachalam Muruganantham, auto-entrepreneur, en a décidé autrement.

    L’histoire commence par une anecdote de la vie quotidienne. En voyant sa femme ramasser des chiffons dans la maison, Arunachalam Muruganantham lui demande la raison de son affairement et se trouve très surpris par la réponse : «Si j’achète des serviettes hygiéniques, ça veut dire que je ne pourrai pas acheter de lait pour la famille.»

    En effet, vendu à un prix inabordable au sein des économies émergentes, nombreuses sont les femmes à se passer du confort de ce produit de toilette intime.

    Soucieux d’améliorer le quotidien des femmes qui l’entoure, Arunachalam Muruganantham va alors, avec ingéniosité et persévérance, monter une entreprise de serviettes hygéniques low-cost. Une société qui permet aujourd’hui à des centaines de milliers de femmes de bénéficier d’un confort qu’elles ne connaissaient pas, tout en offrant un emploi aux Indiennes des zones rurales.

    En 2011, seuls 12% des indiennes peuvent se payer des serviettes hygiéniques. Selon une étude réalisée l’année dernière, 88% des femmes en Inde se voient dans l’obligation d’utiliser des «moyens alternatifs» pour gérer leurs règles (linge non traité, boue, sable, feuille ou papier journal…). Du côté des adolescentes, la menstruation est d’ailleurs souvent un motif d’absence scolaire. Or, ce recours limité aux serviettes hygiéniques s’avère être facteur d’infections à répétition.


    Objectif : 10 roupies le paquet au lieu de 30
    Face à ce constat alarmant, Arunachalam Muruganantham crée une machine avec un budget limité (75 000 roupies, soit 1 000 euros). En 5 étapes, l’invention permet de produire 120 serviettes par heure. L’objectif ? Démocratiser le produit en le commercialisant à bas prix. Le nouvel entrepreneur souhaite vendre 10 roupies le paquet de serviettes, là où les multinationales spécialisées les vendaient à 30.

    Le Monde raconte : « Celui qui n’est pas allé à l’école et vit sous le seuil de pauvreté à Coimbatore, petite ville dans l’État du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, prend tellement son idée au sérieux qu’il va tenter de la concevoir de bout en bout, tests à l’appui.

    Pendant quatre années, il porte les serviettes lui-même pour vérifier leur ergonomie, utilise des poches remplies de sang de chèvre pour en constater le pouvoir d’absorption, collectionne les serviettes usagées pour les étudier et se voit finalement menacé d’être quitté par sa femme et sa mère qui le prennent pour un fou.

    La révélation vient quand il appelle des fabricants américains en se faisant passer pour un investisseur et leur demande de lui envoyer la matière première : il découvre alors qu’il s’agit de fibre végétale, qu’il doit transformer en cellulose, et non de coton, comme il l’imaginait au départ.»
       
    Un vrai défi de santé publique
    Aujourd’hui, la start-up d’Arunachalam Muruganantham compte 600 machines, capables de produire 1000 serviettes par jour dans 23 États indiens. Ce sont majoritairement des groupes de femmes des régions rurales qui acquièrent le matériel nécessaire grâce à des microcrédits ou à des ONG. Le processus entier (de la fabrication à la distribution) est ainsi réalisé par des femmes qui y gagnent un emploi mieux rémunéré que dans l’agriculture.

    Arunachalam Muruganantham, récompensé en 2009 par un prix de l’innovation, est aujourd’hui en discussion avec des entrepreneurs et des ONG de pays africains intéressés par son mode de production. À la clé : une révolution pour les femmes des pays en voie de développement.

    Indeserviettes.jpg

    INTERVIEW DE ARUNACHALAM MURUGANANTHAM A TELECHARGER

    An Indian Inventor Disrupts The Period Industry.pdf


    LIENS :

    www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=V4_MeS6SOwk#!

    http://www.fastcoexist.com/1679008/an-indian-inventor-disrupts-the-period-industry

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/07/02/un-indien-cree-des-serviettes-low-cost-pour-ses-concitoyennes_1728091_3234.html

    http://www.courrierinternational.com/article/2012/04/16/un-entrepreneur-au-service-des-femmes