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  • POURQUOI TANT DE MEPRIS ?


    Socrate, Jesus, Bouddha - Frédérick Lenoir

    "Il faut vaincre l'ignorance... Socrate, Jésus, Bouddha, sont pour moi les fondateurs d'un Humanisme Spirituel"


    http://www.fredericlenoir.com/web/content/view/211/65/lan...

    FLENOIR.jpgIl y a moins de points communs que l'on ne s'imagine entre les diverses religions du monde. Il y a surtout la fameuse règle d'or, déclinée de mille manières : ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse. Il en est un autre, en contradiction flagrante avec ce principe, qui surprend par son ancienneté, sa permanence et sa quasi-universalité : le mépris de la femme. Comme si la femme était un être humain potentiel ou raté, assurément inférieur au sexe masculin.

    Les éléments historiques et textuels que nous apportons dans le dossier de ce numéro pour étayer ce triste constat sont par trop éloquents. Pourquoi un tel mépris ? Les motifs psychologiques sont sans doute déterminants. Comme le rappelle Michel Cazenave à la suite des pionniers de la psychanalyse, l'homme est à la fois jaloux de la jouissance féminine et effrayé par son propre désir de la femme. La sexualité est sans doute au cœur du problème, et les mâles islamiques qui ne tolèrent les femmes que voilées n'ont rien à envier aux Pères de l'Eglise, qui ne voyaient dans la femme qu'une tentatrice en puissance.

    Il existe aussi des raisons socio-historiques à cet abaissement de la femme dans presque toutes les cultures, un abaissement auquel les religions ont contribué de manière déterminante. Le culte très ancien de la « grande déesse » témoigne d'une valorisation du principe féminin. Les chamanes des religions premières de l'humanité sont de sexe masculin ou féminin, à l'image des esprits qu'ils vénèrent, comme en témoignent les sociétés orales qui ont survécu jusqu'à nos jours. Mais il y a quelques millénaires, lorsque les cités se sont développées et que les premiers royaumes se sont constitués, la nécessité d'une organisation sociale s'est fait sentir et une administration politique et religieuse est apparue. Or ce sont les hommes qui se sont attribués les rôles de gouvernement. Les prêtres chargés d'administrer les cultes se sont empressés de masculiniser le panthéon, et les dieux mâles, à l'image de ce qui se passait sur terre, ont pris le pouvoir au ciel. Les monothéismes n'ont, à leur tour, fait que reproduire et parfois même amplifier ce schéma polythéiste en donnant au dieu unique un visage exclusivement masculin.

    Grand paradoxe des religions depuis des millénaires : si méprisée, la femme en est souvent le véritable cœur ; elle prie, transmet, compatit aux souffrances d'autrui. Aujourd'hui, les mentalités évoluent grâce à la sécularisation des sociétés modernes et à l'émancipation des femmes qu'elle a favorisée. Malheureusement, certaines pratiques terrifiantes - ces quinze adolescentes afghanes récemment aspergées d'acide tandis qu'elles se rendaient à leur école de Kandahar - ainsi que des propos d'un autre âge - comme ceux prononcés par l'archevêque de Paris : «II ne suffit pas d'avoir des jupes, encore faut-il avoir des choses dans la tête» - montrent que beaucoup de chemin reste à parcourir pour que les traditions religieuses reconnaissent enfin la femme comme l'égale de l'homme, et gomment de leurs doctrines et de leurs pratiques ces traces séculaires de misogynie.

    Frédéric Lenoir

    ABUISSET.jpgAriane Buisset : "l'évolution harmonieuse des rapports entre lesABUISSET2.jpg sexes ne pourra pas s'appuyer sur les institutions religieuses. Elle devra s'inspirer de l'expérience spirituelle, car c'est la seule qui ouvre à cette dimension d'amour et d'intelligence qu'on ne saurait représenter, et qui permette aux deux sexes de dépasser les conventions du "féminin" et du "masculin", pour devenir des êtres humains à part entière et témoigner du divin."

     

    Interview sur Europe 1 de Frédéric Lenoir
    et Ariane Buisset par Michel Drucker


    Michel Drucker : Frédéric Lenoir, vous avez parlez des mâles, des dieux mâles qui dirigent, qui ordonnent. C’est l’époque où on masculinise les dieux, on peut donc parler de misogynie ?

    Frédéric Lenoir : Oui c’est la naissance de la misogynie, on va donc considérer que la femme est inférieure à l’homme.

    MD : On resitue l’époque.

    FN : Tout cela se passe au moment où se développent des royaumes, grosso modo c’est au cours du 3e millénaires avant J.C., vers 2500 ans avant J.C., apparaissent les premiers grands royaumes, en Mésopotamie notamment.


    MD : Dans la première grande ville connue : Heridou en basse-mésopotamie. Aujourd’hui c’est l’Irak.

    FN : Exactement c’est l’actuel Irak. On a les premières grandes civilisations de l’humanité, mais il y a en Chine et aussi en Egypte, des civilisations à peu près contemporaines qui sont très anciennes où on voit se développer des royaumes, des administrations, des clergés.

    MD : C’est le clergé qui est à l’origine de la misogynie ?

    FN : C’est la thèse que je défends. Après c’est une hypothèse mais elle est quand même bien étayée. Effectivement je pense que le clergé est à l’origine de la misogynie et qu’ensuite c’est un cercle vicieux. Puisqu’on fait de Dieu un dieu mâle, cela légitime la supériorité de l’homme sur la femme et donc on n’en sort pas.

    MD : Alors on va avoir en ligne maintenant quelqu’un que vous connaissez bien, qui va nous éclairer sur les religions et les femmes, c’est Ariane Buisset qui est enseignante de philosophie comparée à l’école Van Lysbeth à Paris. Elle vient de publier «Les religions face aux femmes» aux ed. Acarias. C’est vous d’ailleurs qui avez préfacé son ouvrage.
    Je crois qu’elle est en ligne.

    MD : Bonjour Ariane Buisset. Merci d’être là. Alors première question «Pourquoi les religions sont-elles misogynes ?»

    Ariane Buisset : En fait comme l’a dit Frédéric Lenoir, c’est qu’à partir d’une époque où on n’a plus que des dieux masculins - d’ailleurs on le voit très bien lorsqu’on prend les 3 religions du Livre c’est-à-dire le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam - bien qu’on ne soit pas censé donner de représentation de ces dieux qui sont censés n’avoir aucune image, chaque fois que l’on parle d’eux c’est toujours au masculin, on dit «il», on dit «Dieu le Père», donc on est dans une sorte de schizophrénie. On prétend qu’il n’y a pas d’image mais en fait il y en a une et c’est une image masculine.

    MD : Vous écrivez «on considère que la femme a un corps souillé»

    AB : Oui toutes ces religions considèrent que la femme est inférieure à la fois sur le plan physique et sur le plan moral. Elle est inférieure sur le plan physique dans la mesure où – comme on prend l’homme comme norme – la femme a des règles, donc on va considérer quasiment que le sang des règles est empoisonné et que si un homme touche ce sang il va quasiment mourir, alors on va mettre la femme à part, on va l’exclure.
    On va considérer pareillement que le sang de la naissance est lui aussi un sang très dangereux donc qui nécessite que la femme se purifie après la naissance. Elle va donner des offrandes au Temple. On le voit même dans le Christianisme quand Marie se rend au Temple puisqu’elle est d’origine Juive. Elle se rend au Temple après la naissance de Jésus, non pas du tout comme se l’imagine la majorité des Chrétiens, pour montrer au Temple le beau bébé qu’elle a eu, mais en fait pour se purifier elle-même et avoir le droit de re-participer aux rituels.

    MD : Vous dites «Le sang féminin c’est toujours une souillure alors que le sang de la guerre c’est toujours glorieux».

    AB : Oui et donc là on est dans quelque chose d’assez épouvantable parce qu’on voit dans tous ces textes sacrés, que tout ce qui fait partie du corps de la femme est considéré comme malsain ou même dangereux…

    MD : Vous dites même que la femme est considérée comme un récipient.

    AB : Voilà. Au niveau de la naissance on va considérer qu’elle ne fait rien alors que l’homme lui met la semence à l’intérieur de la femme, donc comme une semence que l’on mettrait dans la terre et la femme n’est qu’une sorte de vase, un récipient passif, et comme elle est passive, la gloire de la naissance revient à l’homme.
    Elle, tout simplement elle est abaissée à des tâches serviles et elle ne peut tirer aucune gloire de la naissance. Alors que d’une certaine manière le territoire de la naissance aurait pu être le champ de gloire de la femme, cela devient le lieu de son asservissement, le lieu de sa souillure.

    MD : Alors l’enfant est à l’image de l’homme. Vous dites «un enfant de sexe féminin c’est un raté».

    AB : Oui. Dans ce type de raisonnement, on considère que comme la femme n’est qu’une sorte de four incubateur, si elle a bien fait son devoir, des enfants mâles naissent, mais s’il y a eu des ratés dans la cuisson, finalement ce sont des filles. Donc les filles sont des hommes ratés et en tant que telles elles auront évidemment beaucoup moins de droits que leurs frères, évidemment si on les laisse même vivre.

    MD : C’est effrayant ce que vous écrivez. Vous écrivez «La femme est considérée comme un vase inerte, alors que la maternité est la seule dimension où la femme aurait pu avoir une supériorité».

    AB : Oui. Elle a une supériorité éclatante et on lui arrache cela. On considère que le simple fait d’éjaculer est quelque chose d’absolument extraordinaire, mais par contre la gestation, l’accouchement, l’allaitement, tout cela ce n’est rien, n’a aucune valeur, c’est de la passivité voilà tout.

    MD : Vous dites «Les pères de l’église diront que les femmes ne peuvent pas devenir prêtre parce qu’elles sont impures».

    AB : Oui. Pas seulement les pères de l’église. Malheureusement, on va retrouver cela dans le Judaïsme, dans l’Islam. Donc on prend appui sur une norme masculine pour définir que le corps féminin est déficient et à partir de ce corps déficient on lui enlève tous les droits au niveau liturgique, au niveau de participation à la vie politique, et on la déchoit de nombreux droits au niveau de la loi. Donc c’est une très très longue histoire et une histoire très douloureuse.



    Le Christ Philosophe, Frederic Lenoir - 1 de 2

    Le Christ Philosophe, Frederic Lenoir - 2 de 2

  • QUI GOUVERNE VRAIMENT ?

    Nous ne sommes pas complices d'un système, mais mis en état de servitude par un système financier contrôlé par une très petite oligarchie internationale, principaux actionnaires des grandes banques dont également et principalement la FED (banque centrale américaine), ainsi que la BCE (banque centrale européenne), l'une et l'autre étant des Grandes Banques privées, totalement indépendantes des Gouvernements et des Institutions politiques.
    Un petit monde qui peut faire la pluie et le beau temps, construire très facilement une ville dans un désert, comme assoiffer une nation.

     



    Vous croyiez que la Banque de France est une institution "publique" ? comme son nom "semble" l'indiquer ! et que s'y logeait le Trésor Public, le bas-de-laine de l'État quand il n'est pas en période de vaches maigres ? ...
    Croyances populaires que tout ça !!!!!!!!! Banque de France ne veut pas dire Banque de "la" France.
    Que nenni !


    Annie Lacroix-Riz, historienne
    Extraits de sa conférence (voir la vidéo ci-haut)

    "Pour la quasi-totalité de la population, et je dois dire l’historien inclus évidemment avant qu’il ne découvre les dossiers, un gouvernement … ça se prépare dans des conditions diverses, mais enfin un gouvernement ça n’existe que en régime parlementaire, parce qu’un parlement lui donne son acceptation, l’agrée, procède à son installation.

    Eh bien ça ne se passe pas du tout comme ça !

    Depuis Bonaparte, qui a fait à la France des institutions qui consacraient bien la victoire de la bourgeoisie, depuis Bonaparte et la création de la Banque de France, c’est donc une assez vieille affaire, euh, la Banque de France a reçu le moyen de gouverner les gouvernements de façon très simple. Chaque gouvernement dépend des avances de la Banque de France qui est un club de banques privées ... de la Grande Banque, de ce que l’on appelle la Grande Banque, et donc, lorsqu'un gouvernement est pressenti, dans des conditions qu’éclairent aussi les archives, eh bien avant de se présenter devant le Parlement, il se présente devant ce que l’on appelle le gouvernement de la Banque de France, c'est-à-dire le petit noyau des plus grands banquiers qui régentent la banque de France parmi lesquels on comptait dans la période qui nous occupe, xxxx qui était un des maîtres des industries sidérurgiques de la France, […]

    Et donc, tout premier ministre pressenti, accompagné de son ministre des finances, … et donc le gouvernement qui dépendait des bontés de la Banque de France qui lui accordait ou ne lui n’accordait pas ses avances, le gouvernement venait promettre au gouvernement de la Banque de France, au futur gouvernement, de faire un bon usage bien économe des deniers, puisqu’un État c’est bien connu, c’est toujours impécunieux, et que cela a toujours tendance à laisser filer les salaires et autres , et il promettait donc d’appliquer l’assainissement financier qui était la clef de l’octroi des dites avances. J’insiste sur le fait qu’ils promettaient, et que, Herriot en 1924 et Léon Blum en 1936 ont promis …
    […]
    J’insiste beaucoup sur le fait que, … je sais bien que cela choquera beaucoup, mais au vu des archives que je produis ce sera difficile de contester, j’insiste beaucoup sur le fait que le gouvernement de la France ne gouvernait rien, mais que la Banque de France gouvernait le gouvernement, et que, en France, il ne date nullement d’aujourd’hui que les banquiers et les industriels gouvernent le gouvernement. C'est-à-dire que le terme fort à la mode depuis un certain nombre d’années, selon lequel parce qu’autrefois les gouvernants gouvernaient, alors qu’aujourd’hui ce sont les banquiers internationaux qui gouvernent est un thème qui correspond à une réalité complètement pas neuve."

  • ETRE FEMINISTE EN IRAN

    VIDEO DE L'INTERVIEW DE SHAHLA SHERKAT PAR DALILA KERCHOUCHE

    Source FigaroMadame.fr

    IRAN.jpgFondatrice du magazine Zanân, aujourd’hui interdit de publication, Shahla Sherkat a éveillé la conscience de milliers d’Iraniennes qui vivent sous le joug des mollahs. Elle retrace son combat dans un livre bouleversant. L’occasion de la suivre à Téhéran. Reportage.

    par Dalila Kerchouche

    «Dépêchez-vous ! » Tandis que ses talons aiguilles vrillent les plaques de verglas, Shahla Sherkat court dans les rues de Téhéran sans vaciller. Indifférentes aux portraits géants de l’ayatollah Khomeyni qui ornent les rues, à l’heure où l’Iran fête le trentième anniversaire de la révolution islamique, cette femme pressée a toujours un temps d’avance. Elle a fondé (en 1992) et dirigé Zanân – «Femmes» en persan –, un magazine féminin d’avant-garde, audacieux et libre, fermé en 2008 par les autorités. Mais Shahla ne renonce pas. Elle publie en France un livre bouleversant et magnifiquement illustré, Zanân, le journal de l’autre Iran, qui retrace, avec des extraits des meilleurs articles, la genèse du féminisme iranien, dont Shahla fut l’une des pionnières.

    “NOUS LUTTONS CONTRE DES TRADITIONS ARCHAÏQUES.”
    Chez les kiosquiers de Téhéran, l’austère presse officielle flirte avec des tabloïds kitsch aux couleurs criardes. À la une du magazine Zan er Ruz («La Femme d’aujourd’hui»), le visage d’une mère en tchador entourée de ses deux enfants. «C’est le premier journal pour lequel j’ai travaillé, raconte Shahla. Il est à l’image du pouvoir, qui ne voit dans les Iraniennes que des mères de famille et des épouses.» Licenciée parce que trop réformiste, Shahla lance son propre magazine au début des années 90, que deux cent mille Iraniennes dévoraient chaque mois.

    Chaque semaine, Shahla retrouve son ancienne équipe, une vingtaine de personnes. Nasreen, 30 ans, ancienne journaliste, réprime difficilement ses larmes après ses vingt-quatre heures passées à la prison d’Evin. Elle en a publié le récit dans Zanân. «J’ai été arrêtée après une manifestation pacifique, raconte-t-elle. J’ai vu des adolescentes qui croupissent des mois en cellule d’isolation parce qu’elles ont eu des relations sexuelles avec leur petit ami.» Shahla offrait aussi dans son journal une tribune aux figures féminines phares, comme Chirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003. Zanân a jeté les fondements d’un féminisme iranien, non calqué sur l’Occident : «Nous avons interviewé des ayatollahs progressistes, qui prônent une relecture moderne de l’islam et l’égalité entre les hommes et les femmes.»

    “JE NE VEUX PAS METTRE MON PETIT AMI EN DANGER.”
    Au fil de ses 153 numéros, Zanân a provoqué l’essor d’une nouvelle génération de féministes nées après la révolution islamique, aujourd’hui fer de lance du combat pour les droits des femmes dans le monde musulman. Shiva, 28 ans, a lu Zanân jusqu’au dernier numéro. Dans son appartement, cette jeune femme a enlevé toutes les photos de son petit ami. « Je ne veux pas le mettre en danger », explique-t-elle pudiquement. Même si elle n’en laisse rien paraître, elle vit dans la peur. Elle joint ses amis par e-mail plutôt qu’avec son portable, mis sur écoute, et efface chaque soir tous les fichiers de son ordinateur, parce que la police secrète a fouillé plusieurs fois son appartement.
    Il y a quelques mois, lors d’une manifestation pacifiste, Shiva a été matraquée par des policières en tchador et condamnée à deux ans de prison avec sursis. Sa hiérarchie menace aujourd’hui de la licencier. Songe-telle à renoncer ? Pour toute réponse, elle agrippe d’un geste rageur le foulard qui lui couvre les cheveux : «Je ne supporte plus de porter le voile. Ni d’être considérée, dans mon pays, comme la moitié d’un homme.»

    Pour la deuxième fois cet hiver, il neige sur Téhéran. En ce mois de février glacial, un climat de terreur s’abat sur les féministes iraniennes. Fin décembre, les bureaux de Chirin Ebadi ont été fermés. Et depuis deux ans, plus de cinquante militantes ont été intimidées arrêtées, fouettées ou interdites de sortie du territoire. Mais rien n’y fait. Comme Shiva, des centaines d’Iraniennes militent pour la campagne « Un million de signatures pour la parité entre hommes et femmes », qui vient de recevoir, en France, le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes. Malgré le froid et la répression impitoyable, elles sillonnent chaque jour les rues de Téhéran pour faire signer la pétition…

    Soutenues par l’opinion internationale, les féministes viennent d’arracher des victoires importantes. Comme le recul des députés conservateurs qui souhaitaient rétablir la polygamie. Et une réforme de la loi sur l’héritage, qui permet désormais aux veuves d’hériter des terres de leur mari. Au volant de sa Peugeot grise, Shahla ralentit rue Ziba. Elle roule en seconde devant ses anciens bureaux vides où elle n’a plus le droit d’entrer. Un instant de tristesse imperceptible, qu’elle chasse aussitôt : «Quand le magazine a fermé, toute mon équipe pleurait. Pas moi. Je les consolais. Je suis une optimiste farouche.» Shahla espère relancer un nouveau magazine et porter encore et toujours la voix des femmes. Son sésame ? Le possible retour au pouvoir du candidat réformiste Mohammad Khatami, lors de la présidentielle du 12 juin. Avec le courage qui l’anime, cette Iranienne peut abattre des montagnes.

    «Zanân, le journal de l’autre Iran», CNRS Éditions