QUAND LA FEMME EST GRILLAGEE
TOUTES LES FEMMES SONT OUTRAGEES
Écoutez ma chanson bien douce,
Que Verlaine aurait su mieux faire,
Elle se veut discrète et légère, un frisson d’eau sur de la mousse.
C’est la complainte de l’épouse, de la femme derrière son grillage,
Ils la font vivre au Moyen-âge.
Que la honte les éclabousse.
Quand la femme est grillagée,
toutes les femmes sont outragées,
les hommes les ont rejetées dans l’obscurité…
Elle ne prend jamais la parole.
En public ce n’est pas son rôle.
Elle est craintive, elle est soumise, pas question de lui faire la bise
On lui a appris à se soumettre.
A ne pas contrarier son maître.
Elle n’a droit qu’à quelques murmures, les yeux baissés sur sa couture.
Quand la femme est grillagée,
toutes les femmes sont outragées,
les hommes les ont rejetées dans l’obscurité…
Elle respecte la loi divine, qui dit par la bouche de l’homme,
que sa place est à la cuisine, et qu’elle est sa bête de somme.
Pas question de faire la savante.
Il vaut mieux qu’elle soit ignorante.
Son époux dit que les études sont contraires à ses servitudes.
Quand la femme est grillagée,
toutes les femmes sont outragées,
les hommes les ont rejetées dans l’obscurité…
Jusqu’aux pieds sa burqa austère, est garante de sa décence
elle prévient la concupiscence, des hommes auxquels elle pourrait plaire.
Un regard jugé impudique serait mortel pour la captive.
Elle pourrait finir brûlée vive, lapidée en place publique.
Quand la femme est grillagée,
toutes les femmes sont outragées,
les hommes les ont rejetées dans l’obscurité…
Jeunes femmes larguez les amarres, refusez ces coutumes barbares.
Dites non au manichéisme, au retour à l’obscurantisme.
Jetez ce moucharabieh triste, né de coutumes esclavagistes,
et au lieu de porter ce voile, allez vous-en, mettez les voiles.
Quand la femme est grillagée,
toutes les femmes sont outragées,
les hommes les ont rejetées dans l’obscurité…
AU NOM DE DIEU
Depuis la nuit des temps
On s'étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
On lui a fait des églises
Pour calmer son courroux
Couroucoucou,
Des temples et des Mecque
Ou des femmes et des mecs
L'honorent à genoux.
Parmi tous ces mordus
Ces millions de fanas
Toutes ces brebis
Y a ceux qui adorent Jésus
Ceux qui préfèrent Allah
D'autres leur canari.
Si t'es athée, sais-tu
Pour ces gars, t'es foutu.
Turlututu.
Ils disent que tu te goures
Et que Dieu est amour
Et après, ils te tuent.
On brûla les sorciers
Les homos, sans-papiers
Les francs-maçons
Et, même, on fit becqueter
A de pauvres lions
Blandine et les Garçons.
Le Bon roi Saint-Louis
Massacra les harkis
Jusqu'à Tunis
Puis revint sous le gui
Mettre l'étoile aux Juifs
Et rendre l'injustice.
Charles-Neuf, le catho
Offrit aux parpaillots
Au nom de Dieu
La Saint-Barthélemy.
Les Irlandais, depuis
N'ont pas fait beaucoup mieux.
Monsieur Christophe Colomb
Qui, l'vendredi, n'aimait
Que le poisson
Grilla au chalumeau
Tous les Géronimo
Qui mangeait du bison.
"Pas de préservatif."
Dit le souv'rain Pontife
Au nom de Dieu
Et cette manière sage
De réduire le chômage
En fit un homme heureux.
Pis y a ces fous de Dieu
Qui, au nom d'la vertu
Chapeau pointu
Egorgent bravement
Des femmes et des enfants
En lisant le Coran.
Depuis la nuit des temps
On s'étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
Si ce Dieu juste et bon
N'envoie ses oraisons
Qu'à des tueurs
Doit-on penser qu'alors
L'oraison du plus fort
Est toujours la meilleure ?
Doit-on penser qu'alors
L'oraison du plus fort
Est toujours la meilleure ?
LA BETE EST REVENUE
Sait-on pourquoi, un matin,
Cette bête s'est réveillée
Au milieu de pantins
Qu'elle a tous émerveillés
En proclamant partout, haut et fort :
"Nous mettrons l'étranger dehors"
Puis cette ogresse aguicheuse
Fit des clones imitatifs.
Leurs tirades insidieuses
Convainquirent les naïfs
Qu'en suivant leurs dictats xénophobes,
On chasserait tous les microbes.
Attention mon ami, je l'ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue !
C'est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d'oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
D'où cette bête a surgi,
Le ventre est encore fécond.
Bertold Brecht nous l'a dit.
Il connaissait la chanson.
Celle-là même qu'Hitler a tant aimée,
C'est la valse des croix gammées
Car, pour gagner quelques voix
Des nostalgiques de Pétain,
C'est les juifs, encore une fois,
Que ces dangereux aryens
Brandiront comme un épouvantail
Dans tous leurs sinistres éventails.
Attention mon ami, je l'ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue !
C'est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d'oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
N'écoutez plus, braves gens,
Ce fléau du genre humain,
L'aboiement écoeurant
De cette bête à chagrin
Instillant par ces chants de sirène
La xénophobie et la haine.
Laissons le soin aux lessives
De laver plus blanc que blanc.
Les couleurs enjolivent
L'univers si différent.
Refusons d'entrer dans cette ronde
Qui promet le meilleur des mondes.
Attention mon ami, je l'ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue !
C'est une hydre au discours enjôleur
Dont les cent mille bouches crachent le malheur.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
Car, vois-tu, petit, je l'ai vue,
La bête. La bête est revenue.