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VIIe SOMMET DE L'ALBA (ALTERNATIVA BOLIVARIANA PARA LAS AMERICAS)

"Nous voulons un monde où tous les pays,
grands et petits, peuvent avoir
les mêmes droits et
où il n'existe pas d'empires
"

Le Vème sommet des Amériques (de l'OEA), et celui occulté, le VIIème sommet de l'Alternative Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) a réuni la Bolivie, Cuba, le Vénézuela, la Dominique, l'Equateur, l'Honduras, le Paraguay, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et a pu compter sur la présence de Miguel d'Escotto – Président de l'Assemblée Générale de l'ONU*.

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Document des pays de l'Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) pour le Vème Sommet des Amériques.

Cumanà, 17 avril 2009

 

ALBA2.jpgNous Chefs d'Etat et de gouvernement de Bolivie, Cuba, Dominique, Honduras, Nicaragua et Vénézuela, pays membres de l'ALBA, considérons que le projet de Déclaration du Vème sommet des Amériques est insuffisant et inacceptable pour les raisons suivantes :

- Il n'offre pas de réponse à la Crise Economique Mondiale, bien que celle-ci constitue le plus grand défi que l'Humanité ait eu à affronter au cours des dernières décennies et, actuellement, la plus grande menace existante au bien-être des peuples.

- Il exclut injustement Cuba, sans évoquer d'ailleurs le consensus général qui existe dans la Région pour condamner le Blocus et les tentatives d'isolement dont Cuba, son peuple et son gouvernement ont été continuellement l'objet et ce de manière criminelle.

Pour ces raisons, nous pays membres de l'ALBA, considérons qu'il n'existe pas de consensus pour adopter un projet de déclaration et qu'en fonction de ce qui a déjà été explicité, nous proposons de tenir un débat de fond sur les sujets suivants :

1. Le capitalisme est en train de détruire l'Humanité et la planète. Ce que nous vivons en ce moment est une crise économique mondiale systèmique et structurelle et non simplement une crise cyclique de plus. Ceux qui pensent qu'il suffit d'injecter de l'argent dans le système ou d'adopter quelques mesures régulatrices pour sortir de cette crise se trompent lourdement.
Le système financier est en crise car il donne aux actifs financiers une valeur six fois supérieure à la valeur réelle des biens et services qui sont produits dans le monde. Ceci n'est pas un “défaut de régulation du système”, mais fait partie intégrante du système capitaliste qui spécule avec tous les biens et toutes les valeurs afin d'obtenir le plus grand profit possible. Jusqu'à présent, la crise économique a provoqué l'apparition de 100 millions d'affamés en plus et plus de 50 millions de nouveaux chômeurs, et ces chiffres tendent à augmenter.

2. Le capitalisme a provoqué la crise écologique en soumettant les conditions nécessaires à la vie sur terre à l'empire du marché et du profit
. Chaque année, on consomme un tiers de plus que ce que la planète est capable de régénérer. A ce rythme de gaspillage du système capitaliste, ils nous faudrait une deuxième planète d'ici 2030.

3. La crise économique mondiale, la crise du changement climatique, la crise alimentaire et la crise énérgétique sont les produits de la décadence du capitalisme qui menace d'en finir avec l'existence même de la vie et de la planète. Pour éviter une telle fin il est nécessaire de développer un modèle alternatif au système capitaliste.

- Un système basé sur la solidarité et la complémentarité, plutôt que sur la concurrence

- Un système en harmonie avec notre mère la Terre, et non de pillage des ressources naturelles

- Un système de diversité culturelle et non d'écrasement des cultures qui impose des valeurs culturelles et des styles de vie étrangers à la réalité de nos pays.

- Un système de paix basé sur la justice sociale plutôt que sur des politiques et des guerres impérialistes.

En somme, un système qui retrouve la dimension humaine de nos sociétés et des peuples, et ne les réduisent pas à de simples consommateurs et à de simples marchandises.

4. Comme expression concrète de la nouvelle réalité du continent, les pays latino-américains et des Caraibes, nous avons commencé à construire nos propres institutions, qui plongent leurs racines dans notre histoire commune qui remonte à la révolution indépendantiste, et qui constituent un outil concret pour l'approfondissement des processus de transformation sociale, économique et culturelle qui permettront de conforter notre pleine souveraineté. L'ALBA-TCP, Petrocaribe ou l'UNASUR, pour en citer que les créations les plus récentes, sont des mécanismes de solidarité créés dans le feu de ces transformations, avec l'intention manifeste de renforcer les efforts de nos peuples pour parvenir à leur propre libération.

Pour contrer les graves effets de la crise économique mondiale, nous pays de l'ALBA-TCP avons pris des mesures innovantes et transformatrices, qui cherchent à trouver de réelles alternatives à l'ordre économique international défaillant et non à renforcer ses institutions qui se sont écroulés.

Ainsi, nous avons mis en place un Système Unique de Compensation Régionale, le SUCRE, qui comprend une unité de compte commune, une Chambre de compensation des paiements et un système unique de réserves.

Nous avons également soutenu la constitution d'entreprises transnationales pour répondre aux besoins fondamentaux de nos peuples, en établissant des mécanismes de commerce équitables et complémentaires, qui écarte la logique absurde de la concurrence éffrénée.

5. Nous critiquons le G20 pour avoir triplé les ressources du FMI, alors que ce qui est rééllement nécessaire est de mettre en place un nouvel ordre économique mondial, qui comprenne la transformation totale du FMI, de la Banque Mondiale et de l'OMC, qui avec leurs orientations néolibérales ont contribué au déclenchement de cette crise économique mondiale.

6. Des réponses à la crise économique mondiale et la définition d'une nouvelle architecture financière internationale, doivent être adoptées par les 192 pays qui participeront, du 1 au 3 juin, à la Conférence sur la crise financière internationale des Nations Unies, qui se propose de poser les bases d'un nouvel ordre économique international.

7. En ce qui concerne la crise du changement climatique, les pays développés ont une dette écologique envers le monde, étant responsables de 70% des émissions historiques de carbone accumulées dans l'atmosphère depuis 1750.

Les pays développés, endettés vis-à-vis de l'humanité et de la planète, doivent contribuer de manière significative à un fonds pour les pays en voie de développement afin que ceux-ci puissent s'engager sur la voie d'un modèle de croissance qui ne répète pas les mêmes erreurs et n'aient pas les graves impacts qu'a eu l'industrialisation capitaliste.

8. Les réponses aux crises énergétique, alimentaire, et du changement climatique doivent être intégrales et interdépendantes. Nous ne pouvons pas résoudre un problème en en créant d'autres dans des domaines fondamentaux pour la vie. Par exemple, généraliser l'utilisation des biocarburants ne peut qu'avoir des conséquences négatives sur les prix des aliments et sur l'usage des ressources essentielles telles que l'eau, la terre et les forêts.

9. Nous condamnons la discrimnation des migrants sous quelque forme que ce soit. La migration est un droit de l'Homme, pas un délit. En conséquence, nous demandons une réforme urgente des politiques migratoires des Etats-Unis, avec comme objectif de mettre fin aux déportations et aux rafles de masse, permettre la réunification des familles, et nous réclamons la suppression du mur qui nous sépare et nous divise au lieu de nous unir.

Dans la même idée, nous demandons l'abrogation de la Loi d'Ajustement Cubain et la suppression de la politique des Pieds Secs/Pieds mouillés discriminatoire et sélective, responsable de la perte de nombreuses vies humaines.

Les vrais responsables de la crise sont les banquiers qui ont volé l'argent ainsi que les ressources de nos pays et non les travailleurs migrants.

Les droits de l'Homme viennent avant tout, et en particulier les droits de l'Homme dans le secteur le plus vulnérable et le plus marganisalisé de nos sociétés, c'est-à-dire les immigrés sans papiers.

Pour qu'il y ait intégration, il faut qu'il y ait libre circulation des personnes et respect des droits de l'Homme, égaux pour tous, indépendemment du statut d'immigrant. La fuite des cerveaux constitue une forme de pillage des ressources humaines qualifiées exercée par les pays riches.

10. Les services de base en ce qui concerne l'éducation, la santé, l'eau, l'énergie et les télécommunications doivent être déclarés comme faisant partie des droits de l'Homme et en pouvant être ni l'objet d'une appropriation privée ni d'une marchandisation par le biais de l'OMC. Ces services sont et doivent être essentiellement des services publics accessibles à tous.

11. Nous voulons un monde où tous les pays, grands et petits, peuvent avoir les mêmes droits et où il n'existe pas d'empires. Nous sommes pour la non-ingérence. Renforcer, comme seul canal légitime pour la discussion et l'analyse des programmes bilatéraux et multilatéraux sur le continent, comme base, le respect mutuel entre Etats et gouvernements, au nom du principe de non-ingérence d'un Etat dans les affaires internes d'un autre Etat et l'inviolabilité de la souveraineté et du droit à l'auto-détermination des peuples.

Nous demandons au nouveau gouvernement des Etats-Unis, dont l'arrivée a créé certaines attentes dans la Région et dans le monde, qu'il mette fin à la longue et néfaste tradition d'interventionnisme et d'agression qui a caractérisé l'action des gouvernement de ce pays pendant toute l'histoire, bien qu'elle ait été renforcée au cours des mandats de George W.Bush.

De la même manière, nous demandons qu'il mette fin aux pratiques interventionnistes telles que les opérations secrètes, la diplomatie parallèle, les guerres médiatiques pour déstabiliser les Etats et les gouvernements, et le financement des groupes déstabilisateurs. Il est fondamental de construire un monde où est reconnue et respectée la diversité des visions économiques, politiques, sociales et culturelles.

En ce qui concerne le Blocus des Etats-Unis contre Cuba et l'exclusion de ce pays du Sommet des Amériques, nous, pays de l'ALBA, réaffirmons la Déclaration que tous les pays d'Amérique Latine et des Caraïbes ont adopté le 16 décembre 2008 sur la nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique envers Cuba, et y compris l'application de la loi Helms-Burton, et dont les points fondamentaux sont :

CONSIDERANT les résolutions approuvées par l'Assemblée Générale des Nations Unies sur la nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats-Unis contre Cuba, et les résolutions qui ont été adoptées sur le sujet dans de nombreuses réunions internationales.


Nous AFFIRMONS qu'au nom du libre-échange et de la transparence du commerce international, ont été mises en place de manière inacceptable des mesures coercitives unilatérales qui portent atteinte au bien-être des peuples et font obstacle au processus d'intégration.

Nous REFUSONS de la manière la plus energique qui soit l'application des lois et mesures contraires au Droit International comme la loi Helms-Burton et nous exhortons le gouvernement des Etats-Unis à mettre fin à son application.

“Nous DEMANDONS au gouvernement des Etats-Unis de se conformer aux dispositions des 17 résolutions approuvées par l'Assemblée Générale des Nations Unies et de mettre fin au blocus économique, commercial et financier qu'il maintient contre Cuba.

Par ailleurs, nous considérons que toutes les tentatives d'imposer l'isolement de Cuba ont été des échecs, alors qu'elle fait aujourd'hui partie intégrante de la Région Latino-Américaine et des Caraibes, est membre du Groupe de Rio et d'autres organisations et mécanismes régionaux, développe une politique de coopération et de solidarité avec les pays de la région, défend la pleine intégration des peuples latinoamericains et caribéens, par conséquent, il n'existe aucune raison qui puisse justifier son exclusion du mécanisme du Sommet des Amériques.


12. Les pays développés ont consacré pas moins de 8 milliards de dollars au sauvetage de la structure financière qui s'est écroulée. Ce sont les mêmes qui ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis des objectifs chiffrés, modestes, des Mesures du Millénaire ou les 0,7% du PIB pour l'Aide Officielle au Développement. Jamais auparavant n'est apparue aussi clairement toute l'hyporcrisie du discours des pays riches. La coopération devrait s'établir sans conditions et s'adapter à la situation des pays récepteurs en simplifiant les procédures, en rendant accessibles immédiatement les ressources et en privilégiant la question de l'inclusion sociale.

13. La lutte légitime contre le narcotrafic et le crime organisé, et contre n'importe quelle autre des prétendues “nouvelles menaces” ne doit pas être utilisée comme une excuse pour mener des activités d'ingérence et d'intervention contre nos pays.

14. Nous sommes fermement convaincus que le changement, que le monde entier espère, peut seulement venir de l'organisation, la mobilisation et l'unité de nos peuples.

Comme l'affirmait le Libérateur : L'unité de nos peuples n'est pas une simple chimère des hommes, mais l'inexorable décret du destin”

http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-30610279.html

* Dans le sommet de l'ALBA – qui s'est situé aux antipodes des conclusions du G20 – la manière dont les principales puissances capitalistes évitent les discussions sur les vraies raisons de la crise et les solutions concrètes à apporter – se limitant à des forums internationaux qu'ils contrôlent – a reçu de la part du Président de l'Assemblée Générale de l'ONU une réponse cinglante: « L'Organisation des Nations Unies est une dictature ». « Ceux qui n'ont que le mot démocratie à la bouche quand il s'agit d'avancer des propositions pour les autres pays » sont ceux qui « mettent tous les obstacles possibles et imaginables pour empêcher la démocratisation de l'ONU », concluant son intervention avec une annonce d'une très grande importance, la tenue de la Conférence mondiale de l'ONU sur la crise financière, approuvée par consensus lors de l'Assemblée Générale du 7 avril, sur proposition du Vénézuela.

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