Intervention de Philip Wollen lors du débat "Animals Should Be Off The Menu" qui s'est tenu à Melbourne au printemps 2012
Version originale sous-titrée en 18 langues : http://youtu.be/uQCe4qEexjc
Site de Philip Wollen : http://www.kindnesstrust.com/
Voir aussi : http://worldpeace.hautetfort.com/archive/2012/08/05/consommation-industrielle-ou-en-sommes-nous-arrives.html
Retranscription du Discours (Source: Vincent Galiano)
"Au nom de St James Ethics Centre, Wheeler Centre, The Melbourne Food and Wine Festival, The Age, la ville de Melbourne et ABC, qui ont tous contribué à rendre cet événement possible, j’accueille Philip Wollen.
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Le Roi Lear, tard dans la nuit sur la falaise, demande à l’aveugle Earl de Gloucester : “Comment vois-tu le monde ?” Et Gloucester répond : “Je le vois avec mes sens.” Ne devrions-nous tous pas ?
Les animaux doivent être retirés du menu – parce que ce soir, ils crient de terreur dans les abattoirs, les caisses et les cages. Vils goulags ignobles de désespoir.
J’ai entendu les cris de mon père mourant, son corps ravagé par le cancer qui l’a tué, et je me suis rendu compte que j’avais déjà entendu ces cris avant.
Dans les abattoirs… les yeux arrachés et les tendons coupés, sur les navires bétaillers en direction du Moyen-Orient et chez la mère baleine mourante quand un harpon explose dans son cerveau alors qu’elle appelle son baleineau. Leurs cris étaient ceux de mon père.
Et j’ai découvert que dans la souffrance, nous sommes tous égaux. Et dans leur capacité à souffrir, un chien est un cochon, est un ours, … est un garçon.
La viande est le nouvel amiante – plus meurtrière que le tabac. CO2, méthane et oxyde nitreux provenant du secteur de l’élevage tuent nos océans, créant des zones mortes acides, hypoxiques. 90% des poissons de petite taille sont broyés pour nourrir le bétail. Les vaches végétariennes sont aujourd’hui les plus grands prédateurs marins.
Les océans meurent en ce moment. D’ici 2048 toutes nos pêcheries seront mortes. Les poumons et les artères de la terre.
Des milliards de petits poussins sautillants sont broyés vivants, simplement parce qu’ils sont des mâles.
Seulement 100 milliards de personnes ont vécu sur terre. 7 milliards y vivent aujourd’hui. Et nous torturons et tuons 2 MILLIARDS d’animaux chaque semaine.
10.000 espèces sont anéanties chaque année par les actions d’une seule. Nous sommes maintenant face à la 6ème extinction de masse de l’histoire cosmologique. Si un autre organisme agissait comme ça, les biologistes l’appelleraient – un virus. C’est un crime contre l’humanité aux proportions inimaginables.
Mais heureusement, le monde est en train de changer.
Il y a 10 ans, Twitter n’était qu’un bruit d’oiseau, www un clavier bloqué, Cloud (nuage) était dans le ciel, 4G une place de parking, Google un rot de bébé, Skype une faute de frappe et Al Qaeda était mon plombier.
Victor Hugo a dit : “Rien n’est plus fort qu’une idée dont l’heure est venue.”
Les droits des animaux sont aujourd’hui la plus importante question de justice sociale depuis l’abolition de l’esclavage.
Il y a plus de 600 MILLIONS de végétariens dans le monde. C’est plus grand que les États-Unis, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zélande réunis !
Si nous étions une nation, nous serions plus grand que les 27 pays de l’Union Européenne !
Malgré cette empreinte massive, nous sommes toujours étouffés par ces cartels tapageurs qui chassent, abattent et tuent, croyant que la violence est la réponse – alors qu’elle ne devrait même pas être une question !
La viande est une industrie qui tue - les animaux, nous et nos économies.
Medicare (l’assistance médicale aux personnes âgées) a déjà ruiné les États-Unis. Ils auront besoin de 8 billions de dollars investis en bons du Trésor rien que pour payer les intérêts. Et ils en ont exactement – zéro ! Ils pourraient fermer toutes les écoles, l’armée, la marine, l’armée de l’air, et les Marines, le FBI et la CIA - et ils ne seront toujours pas en mesure de payer.
Les Universités de Cornell et d’Harvard disent que la quantité optimale de viande pour une alimentation saine est précisément – ZERO.
L’eau est le nouveau pétrole. Les nations partiront bientôt en guerre pour elle. Les aquifères souterrains, qui ont pris des millions d’années pour se remplir, sont à sec.
Il faut 50.000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf. 1 milliard de personnes aujourd’hui ont faim. 20 millions de personnes mourront de malnutrition. Réduire la viande de seulement 10% nourrira 100 millions de personnes. L’élimination de la viande mettra fin pour toujours à la famine.
Si tout le monde mangeait un régime alimentaire occidental, nous aurions besoin de 2 planètes Terre pour les nourrir. Nous n’en avons qu’une seule et elle est en train de mourir.
Le gaz à effet de serre provenant du bétail est 50% plus élevé que celui des transports… avions, trains, camions, voitures, et navires.
Les pays pauvres vendent leurs céréales à l’occident, alors que leurs propres enfants meurent de faim dans leurs bras. Et nous en nourrissons le bétail pour pouvoir manger un steak ? Suis-je le seul à voir cela comme un crime ?
Chaque morceau de viande que nous mangeons est une gifle au visage baigné de larmes d’un enfant affamé. Quand je le regarde dans les yeux, dois-je rester silencieux ?
La terre peut produire assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous.
Nous sommes face à la tempête parfaite.
Si une nation avait mis au point des armes pouvant causer de tels ravages à la planète, nous lancerions une attaque militaire préventive et la bombarderions jusqu’à l’âge de bronze. Mais il ne s’agit pas d’un Etat dévoyé. Il s’agit d’une – industrie.
La bonne nouvelle est que nous n’avons pas à la bombarder. Nous pouvons tout simplement ne pas l’acheter.
George Bush avait tort. L’axe du mal ne passe pas par l’Irak, l’Iran ou la Corée du Nord. Il passe par nos tables. Les armes de destruction massive sont nos couteaux et fourchettes.
Notre proposition est le “couteau suisse de l’avenir” – il résout nos problèmes environnementaux, de santé, d’eau et met fin pour toujours à la cruauté.
L’âge de pierre n’a pas pris fin parce que nous n’avions plus de pierres. Cette industrie cruelle prendra fin parce que nous finirons par manquer d’excuses.
La viande est comme les pièces de 1 et 2 cents. Elle coûte plus cher à faire que ce qu’elle vaut. Et les agriculteurs sont ceux qui ont le plus à gagner.
Ce ne serait pas la fin de l’agriculture mais son essor. Seule la ligne de produits changerait. Les agriculteurs gagneraient tellement d’argent qu’ils ne prendraient même plus la peine de le compter.
Les gouvernements nous aimeront. De nouvelles industries émergeraient et prospéreraient. Les primes d’assurance santé seraient en chute libre. Les listes d’attente des hôpitaux disparaîtraient. On serait tellement en bonne santé qu’on devrait tuer quelqu’un juste pour commencer un cimetière !
Alors ce soir, j’ai 2 défis pour l’opposition:
1. La viande provoque un large éventail de cancers et de maladies cardiaques. Vont-ils nommer une maladie causée par un régime végétarien ?
2. Je finance la trilogie “Terriens” (Earthlings). Si l’opposition est si sûre de ses opinions, je les mets au défi d’envoyer le DVD “Terriens” à tous leurs collègues et clients.
Allez, je vous mets au défi.
Les animaux ne sont pas seulement d’autres espèces, ils sont d’autres nations. Et nous les assassinons à nos risques et périls. La carte de la paix se dessine sur un menu. La paix n’est pas seulement l’absence de guerre. C’est la présence de justice.
La justice doit être aveugle face à la race, la couleur, la religion ou l’espèce. Si elle n’est pas aveugle, elle sera une arme de terreur. Et il y a une terreur inimaginable dans ces horribles Guantánamo que nous appelons “élevages industriels” ou “abattoirs”...
Si les abattoirs avaient des murs de verre, ce débat n’aurait pas lieu.
Je crois qu’un autre monde est possible.
Par une nuit tranquille, je peux l’entendre respirer.
Retirons les animaux du menu et de ces chambres de torture.
S’il vous plaît, votez ce soir pour ceux qui n’ont pas de voix.
Merci."