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silo - Page 47

  • ECOLE ? DANGER EN AFGHANISTAN !

    http://envoye-special.france2.fr/index-fr.php?page=reportage-bonus&id_article=1676

    cliquer sur le lien pour voir la vidéo

    Un reportage de Gilles Jacquier

    Prendre le chemin de l’école, une routine partout dans le monde mais pas en Afghanistan. Shamsia en sait quelque chose. Vitriolée par les Talibans, cette jeune écolière a été brûlée vive à l’acide. Gilles Jacquier est parti pour Envoyé spécial dans la province de Kandahar à la rencontre de ces écolières et de ces professeurs qui chaque jour défient l’ordre des Talibans : 8 ans après la chute de leur régime, les étudiants en religion s’opposent toujours à l’école. L’insurrection menée par ces fondamentalistes a désormais, pour cible de guerre, l’éducation. Assassinats de professeurs, écoles brûlées, les attaques se multiplient et les soldats de la coalition doivent faire face à un nouveau front. Dans la province de Kandahar, l’insécurité oblige même les familles à cacher leurs enfants pour apprendre. La pauvreté, l’analphabétisme, et la loi tribale multiplient les obstacles à l’éducation…

  • TEMOIGNAGE DE DEUX ANCIENS ENFANTS SOLDAT

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    China Keitetsi a 28 ans. Pendant près de treize ans, elle a été une enfant soldat avec, pour seule amie, sa Kalachnikov. Portrait de cette jeune femme qui fait de la protection de l'enfance son nouveau combat.

    enfant soldat.jpg
    La casquette de Gavroche vissée sur la tête, China vous accueille le sourire aux lèvres, heureuse de pouvoir témoigner pour que « le monde sache ». Chez cette jeune femme au rire enfantin, rien ne trahit son passé d'ancien soldat et de garde du corps pour le général Kashillingi, un proche de Museveni, le président ougandais. Pourtant, dans ces yeux noirs en amande, qui lui ont valu le surnom de China lors de son entrée dans l'armée de résistance nationale (NRA) lorsqu'elle avait à peine 9 ans, brille la force de ceux qui peuvent défier le monde.

    L'horreur au quotidien

    En 1984, alors qu'elle avait fui un foyer de violence à la recherche d'une mère qu'elle n'avait pas connue, elle a été recrutée de force dans les troupes de la NRA, groupe rebelle dirigé par Museveni afin de renverser le pouvoir en place en Ouganda. China n'a que 9 ans. Jouer au soldat l'amuse au début, avant qu'elle ne découvre la dure réalité de cette vie. La violence, les viols, la drogue, la mort, la perte de ceux qu'elle aime. En 1986, Museveni prend le pouvoir et China entre dans la police militaire.

    La peur de fuir

    Pendant plus de dix ans, China n'a eu qu'une seule famille, son fusil-mitrailleur : «C'est ton bien le plus précieux, ton père et ta mère». Lorsqu'elle le perd un jour, elle s'enfuit, par peur de l'exécution qui menace ceux qui se séparent de leur arme. Fuir l'enfer de la guerre, China a bien tenté de le faire, mais comment vivre «normalement» ? Comment retourner à l'école, redevenir une enfant lorsque l'on ne l'a jamais vraiment été ? Habituée au pouvoir que l'uniforme et la Kalachnikov lui procuraient, elle n'était «plus rien» qu'une ancienne enfant-soldat à l'allure de garçon. Elle est alors repartie vers ce monde qui était le sien, puisqu'elle ne connaissait que lui.
    «Vos instructeurs décident de votre vie, pour vous, ils sont Dieu, ils ont tout le pouvoir sur vous.» Que pouvait-elle espérer trouver, dans la vie civile ? «Il n'y a pas d'avenir pour les enfants-soldats.» Aucune issue pour eux, qui ne connaissent que la violence des camps militaires. «Je ne me voyais pas comme une enfant, mais comme un soldat. J'avais tué. Le retour à la vie civile me semblait impossible. J'avais perdu ce qui était normal pour moi. A l'armée, vos chefs vous entraînent, vous conditionnent, pensent pour vous. Vous dites "yes, sir !" et vous exécutez. Dans la vie civile, je devais penser seule et c'était trop dur.»

    Les violences sexuelles

    Comme les 300 000 enfants soldats recensés dans le monde selon l'Unicef, China n'a connu que la violence. «Le pire, chaque jour, est de savoir qu'il n'y a pas d'autre horizon, que le lendemain sera pareil.» Elle fume cigarette sur cigarette. Parle à demi-mot des violences sexuelles infligées aux jeunes filles par leurs supérieurs. «Chaque soir, j'appréhendais. On me disait : "Viens me rejoindre !" Comment y échapper ?» A 14 ans, elle accouche de son premier enfant, un fils, fruit du seul amour qu'elle a connu, le lieutenant colonel Drago, mort depuis. En 1995, elle fuit son pays pour l'Afrique du Sud, où elle accouche de sa fille. Enlevée par les services secrets ougandais, elle est torturée et finit par s'enfuir. China ne doit son salut qu'au soutien du HCR, qui lui permet de partir pour le Danemark.

    La renaissance

    Après une longue psychothérapie, elle a réappris à vivre. Elle sait qu'elle ne pourra jamais rattraper ces années qui lui ont été volées. Elle découvre l'amour, le respect, «pour rien, juste parce que tu es une personne». Au Danemark, personne ne porte d'arme et elle peut enfin vivre sans son pistolet-mitrailleur. Le plus difficile aujourd'hui pour elle : «apprendre à devenir une femme». Elle a porté un uniforme pendant dix ans, n'a jamais eu de dignité de femme. Pendant toutes ces années, elle a été à tour de rôle un objet sexuel et une machine de guerre : «Tu deviens un homme.» Il y a tellement de choses à réapprendre : se laver, se regarder, s'aimer. Pendant longtemps, elle a vécu avec la peur que son fils, resté en Ouganda, soit lui aussi enrôlé, même si elle préférait «ne pas y penser sinon [elle] serait devenue folle». Aujourd'hui, elle l'a retrouvé et tente de faire venir sa petite fille, qui vit en Afrique du Sud. Avec son fils, elle joue au football, et elle a parfois l'impression que «nous sommes deux enfants».

  • LA DOMINATION MASCULINE PAR PATRIC JEAN

    Patric Jean :
    "Je suis un pro-féministe radical"

    RADICAL : du latin radicalis, dérivé de radix (racine)

    patric jean domination masculine.jpg 

    Le féminisme et le pro-féminisme radicaux le sont dans le sens du mot latin qui renvoie à la racine. Cela signifie que l’idée n’est pas de trouver des solutions qui, en surface, vont aplanir les choses, mais de prendre le mal à la racine.

    http://www.ladominationmasculine.net/petition-des-hommes.html


    Source : http://www.iletaitunefoislecinema.com/entretien/3288/patric-jeanje-suis-un-profeministe-radical

    Article de Pamela Messi

    Dans un documentaire intelligemment militant, le réalisateur belge s’interroge sur les racines de l’inégalité des sexes qui structure les sociétés occidentales.


    « Vous avez-dit égalité ? », interroge Patric Jean sur l’affiche de son nouveau film, "La Domination masculine", un documentaire intelligemment militant. Education, politique, publicité, jeux de séduction… Le réalisateur belge explore tous les lieux d’exercice possibles de cette domination ancestrale, en s’arrêtant plus particulièrement sur le cas (éclairant) du Québec.

    Une preuve que le propos est juste ? Il a fait sortir de leurs gonds les hommes les plus misogynes – ceux pour qui « le féminisme est un crime contre l’humanité » – qui inondent la blogosphère de commentaires haineux. Face aux incitations à la violence et aux menaces dont il a fait l’objet, Patric Jean a même dû récemment renoncer à un voyage à Montréal. «Je veux que les spectateurs se disputent en sortant de la salle», annonçait-il – sur le ton de l’humour – dans le dossier de presse du film. C’est réussi. Rencontre avec un homme qui se définit comme un «pro-féministe radical».



    Ce titre, La Domination masculine, c’est un hommage à Bourdieu?

    Patric Jean : Rien à voir. «La domination masculine», c’est une expression très ancienne dans la littérature. Je voulais parler exactement de ce sujet là : pas des combats des femmes mais de ce qu'est la domination masculine aujourd’hui en Occident. Le titre m’a donc sauté aux yeux.



    Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à ce sujet?

    J’ai choisi de travailler sur ce sujet pour des raisons politiques. De la même manière que je fais des films sur les pauvres parce qu’il y a des pauvres, j’ai eu envie de faire un film sur la domination masculine parce que nous vivons dans une société patriarcale où les femmes ne peuvent pas occuper la même place que les hommes. Or, si tout le monde est conscient de l’existence de la pauvreté dans le monde et donc de la nécessité de faire des films sur ce thème, la question du rapport entre hommes et femmes et de l’injustice de genre ne saute pas aux yeux. Dans l’idéal, ma démarche ne devrait donc surprendre personne.



    Pourquoi avoir consacré une grande partie du film au Québec?

    Parce qu’en matière de relations hommes-femmes, c’est une société qui a vingt ans d’avance sur la Belgique et la France où se déroule le reste du film. Il y a eu des combats de femmes et des raisons politiques et historiques complexes qui ont fait que c’est une société déjà beaucoup plus égalitaire que la nôtre. L’égalité n’est pas parfaite, mais c’est déjà un grand pas en avant. Sur la question de la violence conjugale par exemple, le Québec a clairement vingt ans d’avance, au moins. Mais ça c’est le côté positif. Le revers de la médaille, c’est que cette avance entraîne ce qu’on appelle le «ressac» ou «backlash» : le système réagit et on observe un contre-mouvement émancipatoire de la part d’hommes qui ne veulent pas perdre leurs privilèges et qui s’organisent pour que les femmes progressent le moins vite possible, voire qu’elles régressent.



    Est-ce le début d’une guerre des sexes?

    Pas d’une guerre des sexes mais d’une guerre politique. Côté féministe, vous avez évidemment une majorité de femmes mais aussi quelques hommes. Et du côté du backlash, vous avez une large majorité d’hommes, mais également une association de femmes qui militent pour que les femmes retournent à leurs casseroles et que les hommes gardent le pouvoir. La question est donc clairement politique : il s’agit de décider si on va continuer à progresser en essayant d’aller vers plus de justice et d’équité ou si l’on reste dans une société archaïque où les femmes font la popote pendant que les hommes partent à la chasse. Je caricature à peine…



    Au cours du tournage, avez-vous eu des surprises?

    Ma grande surprise a été de voir à quel point les femmes victimes de violences conjugales racontent toutes exactement la même histoire. Et ce, dans tous les pays où j’en ai rencontrées. Comme si elles s’étaient téléphonées pour se donner le mot. Même les mots qu’elles emploient pour décrire leur ressenti sont souvent les mêmes. Ce phénomène de violences conjugales n’est pas une suite d’histoires personnelles particulières, c’est un phénomène social. La preuve : ça se reproduit toujours de la même manière et dans toutes les classes sociales. Ça commence toujours par une forme de violence psychologique, par la dévalorisation de l’autre, par l’insulte. Et puis les coups arrivent…



    Vous parlez peu de religion alors qu’habituellement, le sujet est mis sur le tapis dès que l’on aborde la place de la femme dans la société. Pourquoi?

    Effectivement, quand on parle des femmes, la question de la religion revient sans cesse, parce qu’on parle de l’Islam et qu’on veut toujours nous expliquer que le musulman est un méchant macho qui bat sa femme. Ce faisant, on oublie que toutes les 55 heures, en France, un homme tue sa femme. Or, ils ne sont pas tous musulmans. Certains le sont peut-être, mais ils ne sont pas surreprésentés. Par ailleurs, toutes les classes sociales sont concernées : des médecins, des avocats... Il y a peu de temps, c’est un député qui a tué sa maîtresse. J’ai pensé à parler de religion, mais j’aurais dans ce cas parlé des trois religions et pas seulement de l’Islam, évidemment. Car la question de la femme dans la chrétienté et dans le judaïsme n’est pas abordée de façon plus brillante.



    Comment votre mise en scène, très sobre, devait-elle servir votre propos?

    C’est mon style : j’aime travailler sur le silence. Sur ce film en particulier, je souhaitais fournir au spectateur une matière brute. Lui livrer des faits et voir ce qu’il en tire plutôt que lui tenir la main avec un commentaire.



    Tout le film est ponctué de scènes où vous recouvrez un mur d’images de symboles phalliques. Que cherchiez-vous à montrer?

    C’est un côté un peu ridicule très masculin et qui me faisait plutôt rire : il semble que dans toutes les cultures, consciemment et inconsciemment, nous les hommes, nous ressentions ce besoin de réaffirmer notre pouvoir sur la société à travers des symboles et, notamment, le symbole phallique. Quand on regarde bien, il y en a absolument partout. Les plots anti-stationnement par exemple, correspondent exactement à la manière dont un enfant dessinerait un sexe en érection. J’ai beaucoup ri il y a quelques années à Bruxelles quand la ville a installé de nouveaux plots, dans une belle pierre de taille. Leur forme était rectangulaire – on ne pouvait donc pas y voir un symbole phallique – mais, à la base, ils avaient ajouté deux boules. J’aurais rêvé d’assister à la réunion chez le maire, d’écouter les gens discuter pour savoir si leur choix était conscient ou inconscient, s’ils avaient trouvé ça très drôle ou si personne ne s’était posé de question.

     

    Vous avez participé à des débats à l’issue des projections en avant-premières de votre film. Les gens se sont-ils disputés autant que vous le souhaitiez?

    Quand j’ai dit que je voulais qu’on se dispute à la fin du film, c’était évidemment une boutade. Mais j’ai tout de même entendu des couples ou même des hommes ou des femmes entre eux, discuter ferme. Plusieurs femmes ont pris la parole dans la salle, très émues. Elles avaient l’impression que le film parlait d’elles. J’ai également reçu une tonne de messages d’insultes anonymes écrits par des hommes beaucoup moins courageux. Pour vous donner une idée, je vous conseille de lire les commentaires sur les blogs et sites internet qui parlent du film. C’est affolant… A la fin du documentaire, je filme des masculinistes. On me demande souvent combien ils sont : dix ? Douze ? Eh bien non, ils sont des millions car leur idéologie est toujours dominante. Tendez l’oreille au coin de la rue ou dans le métro et vous entendrez des hommes discourir et lancer des généralités sur «les nanas», «les gonzesses», «les bonnes femmes»… Toujours ce même vieux discours misogyne. La différence avec les masculinistes, c’est que ces derniers théorisent leurs propos et en font un combat politique. Mais quand on voit combien d’hommes bavent de colère à l’idée même qu’on puisse faire un film dénonçant la domination masculine, on voit combien les idées masculinistes sont présentes dans notre société.



    Comment vous situez-vous par rapport au mouvement féministe?

    Je me considère comme un pro-féministe radical. Radical ne voulant pas dire extrémiste. On a souvent et volontairement entretenu la confusion. Il existe un féminisme radical et un certain nombre d’hommes ont voulu faire croire que c’était un féminisme extrémiste. Or, on n’a jamais tué au nom du féminisme. Le féminisme et le pro-féminisme radicaux le sont dans le sens du mot latin qui renvoie à la racine. Cela signifie que l’idée n’est pas de trouver des solutions qui, en surface, vont aplanir les choses, mais de prendre le mal à la racine. En se demandant notamment ce que l’on dira aux enfants, dans le cadre de leur éducation, sur ce que c’est qu’être un homme ou une femme. Autrement dit, je suis un pro-féministe radical parce que je m’interroge sur la racine de ce mal qui structure notre société.

    Propos recueillis par Pamela Messi

    http://www.ladominationmasculine.net/petition-des-hommes.html