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ontologie - Page 14

  • ENTRETIEN AVEC BORIS CYRULNIK

    BORIS CYRULNIK a popularisé une théorie qui a fait de lui une star : LA RESILIENCE

    Source : http://www.lepoint.fr/actualites/2008-09-19/entretien-boris-cyrulnik-la-confession/1331/0/275007

    boris cyrulnik.jpgAprès un traumatisme, nous pourrions tous, comme notre ordinateur, «rebooter» notre disque dur. Un concept révolutionnaire qui tord le cou au déterminisme et à la fatalité. Mais qui, victime de son succès, a aussi été mal interprété, parfois caricaturé. A l’occasion de la sortie de son nouveau livre « Autobiographie d’un épouvantail », le neuropsychiatre Boris Cyrulnik remet les pendules à l’heure et, pour la première fois, évoque son propre cas.

    Le Point : C’est votre cinquième livre sur la résilience. On a envie de dire : quoi de nouveau ?

    Boris Cyrulnik : Dans mes précédents livres, j’expliquais que rien n’est inéluctable et que l’on peut guérir d’un traumatisme. Ce qui n’était pas envisageable lorsque je faisais mes études. On faisait du misérabilisme, on ne parlait alors que des dégâts du traumatisme, sans jamais s’intéresser à la manière de le réparer. Plus j’explore la résilience, plus je suis surpris par ce que je découvre. Cette fois, en voulant comprendre pourquoi la résilience ne marchait pas à tous les coups, j’ai poussé une nouvelle porte. Après un traumatisme, ce sont les récits qu’en font la famille, le quartier, la culture qui vont détruire la victime ou la sauver. C’est ce que j’appelle le déterminisme verbal.

    Le Point : Que voit Boris Cyrulnik quand il se met devant sa glace ? Que reste-t-il de «Bernard», le petit garçon juif qui se cachait des nazis ?

    Boris Cyrulnik : Le petit Bernard est un prénom derrière lequel je me suis longtemps caché. Mon histoire est devenue publique quand j’ai fait donner la médaille des justes à une dame à Bordeaux qui m’a sauvé la vie. J’avais demandé aux organisateurs que cela ne soit pas médiatisé. Quand je suis arrivé, les télés étaient là. J’ai failli faire demi-tour. Je suis lâche. C’est pourquoi je ne fais que des autobiographies à la troisième personne.

    Tout de suite après la guerre, je suis tombé dans la Bible sur l’histoire de Loth, avec de magnifiques illustrations de Gustave Doré, que je revois encore tant elles m’ont marqué. Dieu dit à Loth : «Sauve-toi, il y va de ta vie. Ne te retourne pas, surtout ne regarde pas Sodome en train de brûler, sinon tu vas te transformer en statue de sel.» J’avais 8 ans. Pour moi, c’était clair. Cela signifiait : il t’est arrivé un immense fracas pendant la guerre, regarde devant, rêve et agis ; si par malheur tu te retournes, le sel de tes larmes va te transformer en statue de sel. Tu ne pourras plus vivre. Cela a été ma stratégie de survie, comme pour tous ceux qui arrivent à déclencher un processus de résilience. J’ai pensé que je cesserais d’être un épouvantail si j’arrivais à devenir psychiatre, parce qu’alors je comprendrais tout. C’est l’accomplissement de ce rêve qui m’a fait m’en sortir. Si j’avais été parfaitement équilibré, je serais devenu ébéniste comme mon père. Ce n’est pas normal d’être psychiatre...

    Le Point : On a parfois l’impression que la résilience est la baguette magique qui va tout résoudre...

    Boris Cyrulnik : Mes détracteurs ont voulu faire du résilient un surhomme ! Etre résilient, c’est seulement retrouver le droit d’être un homme. Paradoxalement, je ne suis pas un exemple terrible de résilience. Derrière l’image médiatique se tient un homme qui essaie d’avancer et parfois cela ne va pas si bien que ça...

    Bien sûr que la résilience peut échouer. Pour certaines personnes, tout s’arrête. Elles vous disent : «Je suis prisonnier du passé, je ne m’en sors pas...» Elles sont en état de mort psychique. Elles se pensent épouvantails. Je me suis vu ainsi. C’est trop dur, je n’y arriverai pas. Je l’ai pensé par moments. On est tenté par la démission. On souffre moins quand on se laisse aller, glisser, partir... La bagarre est excitante, mais tellement douloureuse !

    Le traumatisme est un chaos qui rebat les cartes. On peut ne pas trouver la force de rejouer avec les nouvelles cartes ou au contraire s’en saisir comme d’une chance. Tout dépend de son tempérament, de ce que l’on a vécu avant le traumatisme, et puis de l’entourage et des rencontres que l’on fait après. L’intensité de la résilience va de zéro à presque l’infini. Certaines personnes font du traumatisme le sens de leur vie. Elles métamorphosent leurs blessures en engagement idéologique, scientifique ou littéraire.

    En fait, rien n’est joué d’avance. J’aurais pu échouer si cela avait duré trop longtemps. Si j’avais été trop souvent découragé ou si j’avais connu trop d’échecs. Au lieu de cela, j’ai eu la chance de rencontrer des tuteurs de résilience, que je ne reconnaîtrais même pas dans la rue. Cette institutrice qui m’a inscrit à l’examen d’entrée au lycée. Ce prof qui m’a incité à passer le concours général de français, puis cet autre qui m’a poussé à faire Sciences po. Ils m’ont permis d’aller de l’avant, sans me retourner.

    Après une profonde blessure psychologique, il faut respecter une période pendant laquelle le traumatisé nie ce qui lui est arrivé. On ne peut pas faire marcher quelqu’un qui a une jambe cassée. On lui met un plâtre, qu’il faudra à un moment enlever, comme il faut à un moment bousculer le déni. Personnellement, on m’a obligé à garder le plâtre trop longtemps. Les autres ont été les complices malgré eux de mon refus de voir la réalité, car ils ne pouvaient pas entendre mon histoire. Après la guerre, j’ai raconté comment j’avais, à 6 ans et demi, échappé à une rafle de la Gestapo en 1943. Les gens ne me croyaient pas et éclataient de rire. Il a fallu que je publie mon premier livre et que Michel Polac m’invite sur le plateau de «Droit de réponse». Après l’émission, des téléspectateurs ont téléphoné : «Est-ce que ce ne serait pas le petit Boris que j’ai aidé à s’évader de la synagogue de Bordeaux ?» C’était en 1983, j’ai enfin eu la preuve de ce que je disais.

    Le Point : Si l’on vous suit, nous sommes ce que les autres disent de nous et rien d’autre, un simple «je» de construction...

    Boris Cyrulnik : L’être humain est fabriqué par sa «culture», il se construit préverbalement par les interactions affectives et par les récits des autres sur lui. Le film qu’il se fait de lui-son âme-n’est rempli que de ce que les autres y mettent. Et le sens qu’il attribue à sa vie dépend de l’interprétation qu’en fait son entourage. L’assistante sociale, l’avocat ou le juge qui dit d’un enfant : «Après ce qu’il a vécu, comment voulez-vous qu’il s’en sorte ?» maltraitent encore plus celui qu’ils sont censés protéger.

    Si j’ai accepté d’occulter mon passé, c’est pour ne pas être étiqueté «victime» - c’est la tunique d’infamie. J’ai refusé ce que la culture me proposait, faire une carrière de victime : il est blessé, il est foutu, on va lui donner une pension et qu’il se taise.

    Le Point : Vous citez la honte ressentie par les survivants d’Hiroshima ou les rescapés des camps de concentration. Comment peut-on survivre alors que tous les autres sont morts ?

    Boris Cyrulnik : Une victime vivante est forcément un peu coupable aux yeux des autres. Les orphelins rwandais qui vivent entre eux dans les «ménages d’orphelins» gouvernés par un grand frère ou une grande soeur ou les rescapés qui sont pris en charge en Europe ou au Québec réussissent à l’école et savent ce qu’ils veulent faire plus tard. Ils ne se sentent pas diminués, mais fiers d’avoir surmonté leur trauma. Ils s’en sortent mieux que les enfants restés au contact de parents blessés, dans une enveloppe de souffrance. Ceux-là vivent avec les morts à table. Leur bonheur est coupable.

    Pour une victime, rien n’est pire que d’être contrainte au silence. J’ai été obligé de me couper en deux : une partie socialement acceptable et une partie indicible. Je menais une existence à cloche-pied. Lorsque l’on vit dans la fable de Loth, on survit, mais on n’est pas entier. On s’est battu, on a eu des succès, mais on ne connaît pas ses racines, on n’a jamais osé regarder en face son passé, on a été condamné à mort parce que l’on était tsigane ou juif sans savoir ce que c’est d’être tsigane ou juif, on ne connaît pas sa religion. On traîne derrière soi une ombre immense. Les récits sont le moyen de nous réconcilier avec notre propre histoire.

    Cette jeune femme dont je parle dans mon livre, à qui l’on annonce brutalement : «Ta mère est une pute qui est partie avec un boche», reçoit un coup terrible. Une blessure qu’elle va traîner cinquante ans, jusqu’à ce qu’elle reprenne possession de son histoire en fouillant dans les archives. Elle se construit une nouvelle représentation de son passé qui modifie le regard qu’elle se porte : «J’ai eu tort d’avoir honte». Les «enfants de boche» vous disent : «Ma vie a été empoisonnée par cette ombre. Je n’ai pourtant commis aucun crime.» Et puis la culture change, on leur donne enfin le droit de parler d’eux et de leur père. Ces ex-«enfants de boche», qui ont 65 ou 75 ans aujourd’hui, me montrent des photos de leur père en uniforme de la Wehrmacht : «Vous ne trouvez pas qu’il est beau ?» C’est agréable de se sentir entier. De cesser d’avoir une partie de sa personnalité éteinte. Si la culture avait été plus encourageante, ce travail, ils auraient pu le faire à 15 ou 20 ans.

    Le Point : Une société qui veut la transparence coûte que coûte est-elle supportable pour l’individu ? N’a-t-on pas besoin de garder une part d’ombre, la «part maudite» comme l’appelait Bataille ?

    Boris Cyrulnik : Contrairement à ce qu’affirment mes détracteurs, j’ai toujours dit qu’il vaut mieux parfois ne pas dévoiler certains secrets, déguiser la vérité. D’abord parce que l’enfant se sent une personne le jour où il peut «faire secret», ne pas tout dire à sa mère. Ce jour-là, sa personnalité est constituée. Ensuite, si le secret fait de l’ombre sur la vie d’un enfant, sa révélation peut être plus terrible encore. Je raconte dans mon livre l’histoire de Pierrot, qui vénérait son père «résistant» et qui découvre dans les archives de la préfecture qu’il était un collaborateur et a fait fusiller quatorze amis d’enfance.

    Dans toutes les familles, tous les couples, il y a un secret, des raisons de se rendre malheureux. Est-ce que l’on peut dire à une fille, comme le recommandent certains psys, qu’elle est née d’un inceste ? J’ai deux patientes auxquelles les parents ont révélé ce secret. Les deux ont fait des bouffées délirantes. L’une se remet à peu près, l’autre est en hôpital psychiatrique. Si on ne leur avait pas avoué la vérité, le poids de ce secret les aurait alourdies, mais elles n’auraient sans doute pas fait de bouffées délirantes. On ne peut pas tout dire.

    Le Point : Pourquoi dites-vous que notre besoin de tout expliquer fabrique des boucs émissaires ?

    Boris Cyrulnik : Tout traumatisme est un événement insensé, et c’est l’explication de l’insensé qui redonne goût à la vie. Désigner un bouc émissaire, c’est la pensée facile. Choisir la résilience, vouloir comprendre est plus difficile. Au Moyen Age, la peste noire était la faute des juifs. En 2001, Jospin ne sait quoi répondre aux sinistrés de la Somme, persuadés que le gouvernement a détourné les eaux en crue de la Seine pour protéger les Parisiens. Une accusation absurde mais qui les a aidés.

    Aaron sait que le bouc est innocent, mais il le charge symboliquement des péchés de groupe pour ne pas avoir à sacrifier son propre fils. Quand l’aspect symbolique disparaît, l’homme enclenche des mécanismes archaïques de défense et c’est la porte ouverte à tous les délires meurtriers. La résilience ne vaut pas qu’au niveau de l’individu. Les cultures se sont construites par catastrophes successives. On part dans une direction et soudain il se passe quelque chose : la disparition des dinosaures, le trou dans la couche d’ozone... La catastrophe, ce n’est jamais le désastre. La vie reprend son cours, mais d’une autre manière. Les catastrophes font avancer les sociétés. Beaucoup de biologistes pensent même que l’évolution est une suite de catastrophes. Ils parlent de «résilience naturelle».

  • UN SOLDAT VETERAN PROPOSE L'ARRET DE LA GUERRE POUR CREER UN MONDE MEILLEUR

    L'étonnant discours d'un soldat vétéran

    "Si nous nous organisons et luttons avec nos sœurs et frères, nous pouvons arrêter cette guerre et nous pouvons créer un monde meilleur."

    Le soldat étasunien Mike Prysner vétéran de la guerre d’Irak a prononcé un discours contre la guerre.

    http://www.dailymotion.com/video/xbruag_hq-des-soldats-americains-partagent_webcam

     "J'ai essayé difficilement d'être fier de mes états de services, car j'en garde quelques-uns de honteux. Le racisme ne peut plus maintenant masquer pour plus longtemps la réalité de l’occupation. Ce sont des personnes, ce sont des êtres humains, dès lors je me couvre de culpabilité, je peux voir qu’un homme âgé ne peut marcher et que nous le traînons sur un brancard pour que la police irakienne le transporte. Je me sens coupable chaque fois que je vois une mère avec ses enfants qui éclate en sanglots hystériquement, criant que nous sommes pires que Saddam tandis que nous l’obligeons à sortir de sa maison. Je me sens coupable chaque fois que je vois une petite fille que je saisis par le bras et traîne jusqu'à la rue. Ils nous disent que nous luttons contre des terroristes, le vrai terroriste c’est moi et le vrai terrorisme c’est cette occupation.

    Le racisme parmi les militaires a été durant longtemps un outil pour justifier la destruction et l’occupation d’autres pays. Durant très longtemps il a été utilisé pour justifier les massacres, l'assujettissement et la torture d’autres personnes. Le racisme est une arme vitale employée par ce gouvernement, c’est une arme plus importante qu’un fusil, un tank, un bombardier ou un navire de guerre, c’est plus destructeur qu’un projectile d’artillerie, qu’une bombe casse bunker, qu’un missile tomahawk. Tandis que ces armes sont fabriquées et sont la propriété de ce gouvernement, elles sont inoffensives tant qu’il y a des personnes qui refusent de les utiliser.

    C’est pour cela qu’ils nous envoient à la guerre, non pas pour presser la gâchette, non pas pour tirer une salve de mortier, non pas pour combattre dans cette guerre, ils veulent seulement vendre la guerre.
    Ils ont besoin d’un public disposé à envoyer et mettre ses soldat en péril, ils ont besoin de soldats disposés a tuer et à être tués sans poser de questions.

    Ils peuvent gaspiller des millions dans une seule bombe mais cette bombe se convertit seulement en arme quand les rangs militaires sont disposés à suivre les ordres pour l’utiliser. Ils peuvent envoyer le dernier soldat dans n’importe quelle partie du monde, mais il ne peut y avoir de guerre que si les soldats sont disposés à combattre. Et la classe dominante, les milliardaires qui obtiennent des bénéfices de la souffrance humaine, se préoccupant seulement d’étendre sans risques leurs richesses en contrôlant l’économie mondiale, comprennent que leur pouvoir repose seulement en son habileté pour convaincre que la guerre, l’oppression et l’exploitation est pour notre intérêt.


    Ils comprennent que leurs richesses dépendent de leurs habiletés à convaincre la classe ouvrière de mourir pour contrôler le marché d’autres pays. Et nous convaincre de tuer ou mourir se base dans son habilité à nous faire penser que quelque part nous sommes supérieurs.

    Soldats, marins, marines, aviateurs, nous n’avons rien à gagner avec cette occupation. La grande majorité des personnes vivant aux États-Unis n’ont rien à gagner avec cette occupation. De fait, non seulement nous n’avons rien à gagner, mais nous souffrons plus, a cause de cela nous perdons des proches et donnons notre vie de manière traumatisante. Nos familles doivent contempler les cercueils recouverts de drapeaux descendus sous terre. Des millions de personnes de ce pays sans assistance médicale, sans travail, sans accès à l’éducation doivent regarder ce gouvernement gaspiller 450 millions de dollars par jour dans cette occupation.
    Les travailleurs et pauvres de ce pays sont envoyés pour tuer des travailleurs et pauvres d’autres pays pour convertir les riches en plus riches encore. Sans le racisme, les soldats se rendraient compte qu’ils ont plus en commun avec le peuple irakien que ce qu’ils ont en commun avec les milliardaires qui nous envoient à la guerre.

    J’ai jeté des familles entières à la rue en Irak seulement pour revenir à la maison me retrouver avec des familles jetées à la rue dans ce pays avec cette tragique et inutile crise hypothécaire.

    Nous devons nous réveiller et prendre en compter que nos véritables ennemis ne se trouvent pas dans un pays lointain et ne sont pas des personnes dont nous ne connaissons pas le nom, ni des cultures que nous ne comprenons pas. L’ennemi ce sont des personnes que nous connaissons très bien, des personnes que nous pouvons identifier, l’ennemi est un système qui déclare la guerre quand c’est rentable, l’ennemi ce sont les chefs de l’exécutif qui nous renvoient de nos postes de travail quand c’est rentable, ce sont les compagnies d’assurances qui nous refusent l’assistance quand ce n’est pas rentable, ce sont les banques qui nous exproprient de nos foyers quand c’est rentable, notre ennemi n’est pas a 5000 kilomètres de distance, il est juste ici à la maison. Si nous nous organisons et luttons avec nos sœurs et frères nous pouvons arrêter cette guerre, nous pouvons arrêter ce gouvernement et pouvons créer un monde meilleur."

    MIKE PRYSNER

    La vidéo se termine par une citation de James Madison :
    JAMES MADISON.jpg

    Si la tyrannie et l’oppression arrive dans ce pays, ce sera sous l'apparence de la lutte contre un ennemi étranger. La perte de la Liberté sera imputée aux mesures contre le danger, réel ou imaginaire."
    SOLDAT VETERAN.jpg
     

    Marche anti-guerre de la Maison Blanche au Bâtiment au Capitole où plus de 160 personnes ont été arrêtées pendant qu'une multitude se meurt.
    Dans cette photo le vétéran de Guerre d'Irak
    Mike Prysner est arrêté par la Police du Capitole américain, qui bloquait l'accès au Bâtiment.


    Mike Prysner n'est pas seul, il y a d'autres vétérans avec lui qui témoignent de ce qui se passe.
    http://www.ivaw.org/wintersoldier

  • CHARTE DES PRIX NOBEL DE LA PAIX POUR UN MONDE NON-VIOLENT

    Charte pour un Monde Non-Violent


    La violence est une maladie que l'on peut prévenir

    * Aucun État ni individu ne peut être en sécurité dans un monde dans l'insécurité. Les valeurs de la non-violence, dans les intentions, dans les pensées et dans les pratiques, sont passées de l'alternative à la nécessité. Ces valeurs s'expriment dans leur application entre états, groupes et individus.

    * Nous sommes convaincus que l'adhésion aux valeurs de la non-violence initiera un ordre mondial plus civilisé et pacifique, dans lequel des systèmes de gouvernement plus justes et plus efficaces, respectueux de la dignité humaine et de la sacralité de la vie pourront devenir une réalité.

    * Nos cultures, nos histoires et nos vies individuelles sont en interrelations et nos actions sont interdépendantes. Aujourd'hui comme jamais auparavant, nous croyons que c'est une vérité qui nous attend : notre destin est commun, un destin qui sera déterminé par nos intentions, nos décisions et nos actions d'aujourd'hui.

    * Nous sommes absolument convaincus que créer une culture de la paix et de la non-violence, bien qu'étant un processus long et difficile, est un objectif noble et nécessaire. Affirmer les principes énoncés dans cette Charte est un pas, d'une importance vitale, pour garantir la survie et le développement de l'humanité et parvenir à un monde sans violence.

    Nous, Prix Nobel de la Paix et Organisations Nobel pour la Paix,

    * Réaffirmant notre attachement à la Déclaration Universelle des Droits Humains ;

    * Préoccupés par la nécessité de mettre fin à la propagation de la violence à tous les niveaux de la société et, surtout, aux menaces qui pèsent au niveau global et met en péril l'existence même de l'humanité ;

    * Réaffirmant que la liberté de pensée et d'expression est à la racine de la démocratie et de la créativité ;

    * Nous souvenant que la violence se manifeste sous de nombreuses formes, comme le conflit armé, l'occupation militaire, la pauvreté, l'exploitation économique, la destruction environnementale, la corruption et les discriminations fondées sur des préférences de race, de religion, de genre ou d'orientation sexuelle ;

    * Reconnaissant que le culte de la violence, tel qu'il s'exprime à travers la culture populaire, contribue à accepter la violence comme normale et admissible ;

    * Conscients que la violence cause le plus grand dommage aux plus faibles et aux plus vulnérables ;

    * Insistant sur le fait que la paix n'est pas seulement l'absence de violence, mais aussi la présence de justice et le bien-être des peuples ;

    * Comprenant que l'échec des États de s'adapter suffisamment aux diversités ethniques, culturelles et religieuses, est à la racine d'une grande part de la violence qui existe dans le monde ;

    * Reconnaissant l'urgence de développer un plan alternatif à la sécurité collective basé sur un système dans lequel aucun pays, ou groupe de pays, ne puisse compter sur les armes nucléaires pour sa propre sécurité ;

    * Conscients que le monde a besoin d'approches et de mécanismes mondiaux efficaces pour la prévention et la résolution des conflits de manière non-violente, et qu'ils produisent de meilleurs résultats quand ils sont appliqués dans la phase la plus précoce possible ;

    * Affirmant que c'est sur ceux qui sont investis du pouvoir que repose la plus grande responsabilité de mettre fin à la violence, quel que soit le lieu où elle se manifeste et de la prévenir chaque fois que cela est possible ;

    * Convaincus que les valeurs de la non-violence doivent triompher à tous les niveaux de la société, ainsi que dans les relations entre les États et les peuples ;

    Nous demandons à la communauté internationale de favoriser le développement des principes suivants :

    Premièrement : Dans un monde interdépendant, la prévention et la cessation des conflits armés entre États et à l'intérieur des États requiert une action collective de la part de la communauté internationale. La sécurité individuelle des États ne peut être assurée qu'en progressant dans la sécurité humaine mondiale. Ceci requiert le renforcement des réformes du système de l'ONU et des organisations de coopération régionale.

    Deuxièmement : Pour parvenir à un monde sans violence, les États doivent toujours respecter l'état de droit et honorer leurs accords juridiques.

    Troisièmement : Il est essentiel de s'acheminer sans plus tarder vers l'élimination universelle et vérifiable des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Les États qui détiennent de telles armes doivent accomplir des avancées concrètes vers le désarmement et adopter un système de défense qui ne se base pas sur la dissuasion nucléaire. En même temps, les États doivent maintenir leurs efforts de consolider le régime de non prolifération nucléaire, en prenant des mesures comme renforcer les contrôles multilatéraux, protéger le matériel nucléaire et faire progresser le désarmement.

    Quatrièmement : Pour contribuer à éliminer la violence dans la société, la production et la vente d'armes petites et légères doivent être réduites et rigoureusement contrôlées au niveau international, national, régional et local.

    De plus, il doit exister une application totale et universelle des accords internationaux en matière de désarmement, comme par exemple le Traité pour l'Interdiction des Mines de 1997, et le soutien aux nouveaux efforts visant à éliminer l'impact des armes indiscernables et activées par les victimes, comme par exemple les munitions cluster. Il est nécessaire d'édicter un Traité du Commerce des Armes global et efficace.

    Cinquièmement : Le terrorisme ne peut en aucun cas être justifié, car la violence génère la violence et qu'aucun acte de terreur contre les populations civiles de n'importe quel pays ne peut être perpétré au nom d'une cause quelle qu'elle soit. La lutte contre le terrorisme ne peut, cependant, justifier la violation des droits humains, du droit humanitaire international, des règles de la société civile et de la démocratie.

    Sixièmement : Mettre fin à la violence domestique et dans les familles exige le respect inconditionnel de l'égalité, de la liberté, de la dignité et des droits des femmes, des hommes et des enfants, de la part de tous les individus et institutions de l'état, de la religion et de la société civile. De telles tutelles doivent s'incorporer aux lois et aux conventions locales et internationales.

    Septièmement : Chaque individu et État partage la responsabilité de prévenir la violence envers les enfants et les jeunes, qui représentent notre futur commun et notre bien le plus précieux. Tous ont droit à une éducation de qualité, à des premiers soins efficaces, à la sécurité personnelle, à la protection sociale, à une pleine participation dans la société et un environnement favorable qui renforce la non-violence comme style de vie. L'éducation à la paix et à la non-violence, mettant l'emphase sur la qualité humaine innée qu'est la compassion, doit être une partie essentielle des programmes scolaires à tous les niveaux.

    Huitièmement : Prévenir les conflits dérivés de l'épuisement des ressources naturelles, en particulier, des sources d'eau et d'énergie, exige que les États développent un rôle actif et instituent des systèmes juridiques et des modèles dédiés à la protection de l'environnement et à l'ajustement de la consommation des ménages basée sur la disponibilité des ressources et des réelles nécessités de l'être humain.

    Neuvièmement : Nous appelons les Nations Unies et leurs États membres à promouvoir la reconnaissance des diversités ethniques, culturelles et religieuses. La règle d'or d'un monde non-violent est : "Traites les autres comme tu voudrais être traité".

    Dixièmement : Les principaux instruments politiques nécessaires pour instaurer un monde non-violent sont le fonctionnement démocratique des institutions et le dialogue basé sur la dignité, la connaissance et le compromis, menés dans le respect de l'équilibre entre les parties intéressées et, si c'est opportun, en tenant compte également des aspects de la société humaine dans sa totalité et de son environnement naturel.

    Onzièmement : Tous les États, institutions et individus doivent faire l'effort de s'opposer aux inégalités dans la distribution des ressources économiques et résoudre les grandes iniquités qui créent un terrain propice à la violence. La disparité des conditions de vie mène inévitablement à l'inégalité des chances, et dans de nombreux cas, à la perte d'espoir.

    Douzièmement : La société civile, y compris les défenseurs des droits humains, les pacifistes et les activistes écologiques, doit être reconnue et protégée comme étant essentielle à la construction d'un monde non-violent, de même que tous les gouvernements doivent être au service de leurs propres citoyens et non l'inverse.

    Les conditions devraient être créées pour permettre et encourager la participation de la société civile, en particulier celle des femmes, aux processus politiques au niveau mondial, régional et local.

    Treizièmement : Mettant en œuvre les principes de cette Charte, nous nous adressons à tous pour travailler ensemble à un monde juste et non-meurtrier, dans lequel chacun ait le droit de ne pas être tué et à son tour le devoir de ne tuer personne.

    Pour s'opposer à toutes les formes de violence, nous encourageons la recherche scientifique dans les domaines de l'interaction humaine et du dialogue, et nous invitons les communautés académiques, scientifiques et religieuses à nous aider dans la transition vers une société non-meurtrière et non-violente.

    Nobel signataires :

    • Mairead Corrigan Maguire
    • Sa Sainteté le Dalai Lama
    • Mikhaïl Gorbatchev
    • Lech Walesa
    • Frederik Willem De Klerk
    • Archevêque Desmond Mpilo Tutu
    • Jody Williams
    • Shirin Ebadi
    • Mohamed ElBaradei
    • John Hume
    • Carlos Filipe Ximenes Belo
    • Betty Williams
    • Muhammad Yunus
    • Wangari Maathai
    • International Physicians for the Prevention of Nuclear War
    • Croix Rouge
    • International Atomic Energy Agency
    • American Friends Service Committee
    • International Peace Bureau