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TEMOIGNAGE - Page 43

  • LES INSOUMISES : CES FEMMES QUI DEFENDENT LA MODERNITE A LEUR RISQUE ET PERIL

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    Dans des sociétés où le poids de la tradition est encore énorme, ces femmes se battent pour la démocratie, la liberté, la laïcité, les droits des femmes, bref, pour tout ce qui constitue la modernité, souvent à leur risque et péril.

    A propos des interviewées:

    Ibtihal Abdelaziz Al-khatib est universitaire libérale au Koweit. Elle défend la laïcité et la mixité dans les écoles. Elle a fait l'objet d'une virulente campagne de menaces de la part des islamistes qui a touché également sa famille.


    Aifa Al-Mansour est la première femme cinéaste en Arabie Saoudite. Ses films ont provoqué la colère des islamistes en Arabie Saoudite.

    Rajaa Alsanea est romancière saoudienne. Elle est accusée par les islamistes de faire "le jeu de l'ennemi de l'islam", pour avoir publié un roman "Les Filles de Riyad" dans lequel la romancière aborde le sujet tabou des relations hommes-femmes.

    Amal Albasha est à l'origine de la création de Sisters Arabic Forum For Human Rights, une ONG basée au Yémen qui interpelle les gouvernements du monde arabe pour qu'ils changent les lois discriminatoires envers les femmes.

    Alia Shouaïb est écrivain et professeur d'éthique à l'université de Koweït. Elle est accusée par les islamistes de produire des "écrits immoraux."

  • ECOLE ? DANGER EN AFGHANISTAN !

    http://envoye-special.france2.fr/index-fr.php?page=reportage-bonus&id_article=1676

    cliquer sur le lien pour voir la vidéo

    Un reportage de Gilles Jacquier

    Prendre le chemin de l’école, une routine partout dans le monde mais pas en Afghanistan. Shamsia en sait quelque chose. Vitriolée par les Talibans, cette jeune écolière a été brûlée vive à l’acide. Gilles Jacquier est parti pour Envoyé spécial dans la province de Kandahar à la rencontre de ces écolières et de ces professeurs qui chaque jour défient l’ordre des Talibans : 8 ans après la chute de leur régime, les étudiants en religion s’opposent toujours à l’école. L’insurrection menée par ces fondamentalistes a désormais, pour cible de guerre, l’éducation. Assassinats de professeurs, écoles brûlées, les attaques se multiplient et les soldats de la coalition doivent faire face à un nouveau front. Dans la province de Kandahar, l’insécurité oblige même les familles à cacher leurs enfants pour apprendre. La pauvreté, l’analphabétisme, et la loi tribale multiplient les obstacles à l’éducation…

  • TEMOIGNAGE DE DEUX ANCIENS ENFANTS SOLDAT

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    China Keitetsi a 28 ans. Pendant près de treize ans, elle a été une enfant soldat avec, pour seule amie, sa Kalachnikov. Portrait de cette jeune femme qui fait de la protection de l'enfance son nouveau combat.

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    La casquette de Gavroche vissée sur la tête, China vous accueille le sourire aux lèvres, heureuse de pouvoir témoigner pour que « le monde sache ». Chez cette jeune femme au rire enfantin, rien ne trahit son passé d'ancien soldat et de garde du corps pour le général Kashillingi, un proche de Museveni, le président ougandais. Pourtant, dans ces yeux noirs en amande, qui lui ont valu le surnom de China lors de son entrée dans l'armée de résistance nationale (NRA) lorsqu'elle avait à peine 9 ans, brille la force de ceux qui peuvent défier le monde.

    L'horreur au quotidien

    En 1984, alors qu'elle avait fui un foyer de violence à la recherche d'une mère qu'elle n'avait pas connue, elle a été recrutée de force dans les troupes de la NRA, groupe rebelle dirigé par Museveni afin de renverser le pouvoir en place en Ouganda. China n'a que 9 ans. Jouer au soldat l'amuse au début, avant qu'elle ne découvre la dure réalité de cette vie. La violence, les viols, la drogue, la mort, la perte de ceux qu'elle aime. En 1986, Museveni prend le pouvoir et China entre dans la police militaire.

    La peur de fuir

    Pendant plus de dix ans, China n'a eu qu'une seule famille, son fusil-mitrailleur : «C'est ton bien le plus précieux, ton père et ta mère». Lorsqu'elle le perd un jour, elle s'enfuit, par peur de l'exécution qui menace ceux qui se séparent de leur arme. Fuir l'enfer de la guerre, China a bien tenté de le faire, mais comment vivre «normalement» ? Comment retourner à l'école, redevenir une enfant lorsque l'on ne l'a jamais vraiment été ? Habituée au pouvoir que l'uniforme et la Kalachnikov lui procuraient, elle n'était «plus rien» qu'une ancienne enfant-soldat à l'allure de garçon. Elle est alors repartie vers ce monde qui était le sien, puisqu'elle ne connaissait que lui.
    «Vos instructeurs décident de votre vie, pour vous, ils sont Dieu, ils ont tout le pouvoir sur vous.» Que pouvait-elle espérer trouver, dans la vie civile ? «Il n'y a pas d'avenir pour les enfants-soldats.» Aucune issue pour eux, qui ne connaissent que la violence des camps militaires. «Je ne me voyais pas comme une enfant, mais comme un soldat. J'avais tué. Le retour à la vie civile me semblait impossible. J'avais perdu ce qui était normal pour moi. A l'armée, vos chefs vous entraînent, vous conditionnent, pensent pour vous. Vous dites "yes, sir !" et vous exécutez. Dans la vie civile, je devais penser seule et c'était trop dur.»

    Les violences sexuelles

    Comme les 300 000 enfants soldats recensés dans le monde selon l'Unicef, China n'a connu que la violence. «Le pire, chaque jour, est de savoir qu'il n'y a pas d'autre horizon, que le lendemain sera pareil.» Elle fume cigarette sur cigarette. Parle à demi-mot des violences sexuelles infligées aux jeunes filles par leurs supérieurs. «Chaque soir, j'appréhendais. On me disait : "Viens me rejoindre !" Comment y échapper ?» A 14 ans, elle accouche de son premier enfant, un fils, fruit du seul amour qu'elle a connu, le lieutenant colonel Drago, mort depuis. En 1995, elle fuit son pays pour l'Afrique du Sud, où elle accouche de sa fille. Enlevée par les services secrets ougandais, elle est torturée et finit par s'enfuir. China ne doit son salut qu'au soutien du HCR, qui lui permet de partir pour le Danemark.

    La renaissance

    Après une longue psychothérapie, elle a réappris à vivre. Elle sait qu'elle ne pourra jamais rattraper ces années qui lui ont été volées. Elle découvre l'amour, le respect, «pour rien, juste parce que tu es une personne». Au Danemark, personne ne porte d'arme et elle peut enfin vivre sans son pistolet-mitrailleur. Le plus difficile aujourd'hui pour elle : «apprendre à devenir une femme». Elle a porté un uniforme pendant dix ans, n'a jamais eu de dignité de femme. Pendant toutes ces années, elle a été à tour de rôle un objet sexuel et une machine de guerre : «Tu deviens un homme.» Il y a tellement de choses à réapprendre : se laver, se regarder, s'aimer. Pendant longtemps, elle a vécu avec la peur que son fils, resté en Ouganda, soit lui aussi enrôlé, même si elle préférait «ne pas y penser sinon [elle] serait devenue folle». Aujourd'hui, elle l'a retrouvé et tente de faire venir sa petite fille, qui vit en Afrique du Sud. Avec son fils, elle joue au football, et elle a parfois l'impression que «nous sommes deux enfants».